CARINI Rodolphe

Par Antoine Olivesi

Né vers 1902. Militant communiste d’origine italienne, ouvrier charpentier du bâtiment (monteur en cheminée d’usine), demeurant à Toulon, membre de la Chambre syndicale du bâtiment des Bouches-du-Rhône, il fut tué par deux balles de revolver tirées par Noël Renucci au cours d’un meeting tenu le 22 février 1931 à Marseille où Jacques Duclos* était allé porter la contradiction à des orateurs du Parti socialiste, au Prado.

Rouge-Midi, le 17 février 1934, évoqua la mémoire de Carini, membre du PC depuis 1927, et le présenta comme un militant d’un dévouement à toute épreuve, « le meilleur vendeur » de ce journal dans les quartiers ouvriers du Rouet et de la Capelette, et aussi comme « un athlète, un acrobate », qui s’était signalé par des performances comme celle qui avait consisté dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1929, à grimper sur les flèches de l’église des Réformés, (73 mètres) pour y planter deux drapeaux rouges de l’URSS. Il avait, dans d’autres circonstances, effectué la même opération au sommet du Pont Transbordeur.

Carini mourut le 23 février 1931, des suites de ses blessures ; il avait demandé qu’on déposât sur sa poitrine son insigne de communiste. Rouge-Midi accusa formellement « les nervis à la solde des chefs SFIO », et plus particulièrement de « la bande Bouisson-Rouvier », et dénonça « les scandales de la justice bourgeoise » qui permirent à Renucci de ne pas effectuer la peine de cinq ans de prison à laquelle il avait été condamné.

Mis en liberté conditionnelle, Renucci put récidiver deux ans plus tard contre Edmée Dijoud*.

Jacques Duclos*, dans ses Mémoires (t. 1, pp. 338-340), a évoqué la réunion de Marseille dans laquelle, le 22 février 1931, il alla porter la contradiction à Vincent Auriol*, et où Carini reçut une balle qui lui était destinée. Duclos interpella Laval, alors président du Conseil et ministre de l’Intérieur, le 6 mars, à la Chambre, et mit en cause Renucci, ainsi que Rouvier et Leca, ses protecteurs socialistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article103791, notice CARINI Rodolphe par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 4 novembre 2010.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Nat. F7/13081, F7/13124, F7/13128. — François Billoux*, « Naissance et essor du Front populaire à Marseille et dans sa région » in Cahiers du Communisme, septembre 1966, p. 140. — Rouge-Midi, 17 février 1934, (photo). — J. Duclos, Mémoires... op. cit. — Brochure s.d. (vers 1932), 8 p., éditée par la Région méditerranéenne du PC (cf. F7/13128) : Méthodes social-fascistes. Comment fut assassiné l’ouvrier Rodolphe Carini vaillant militant communiste. — A. Mouton, Notes d’un vétéran, op. cit., p. 86.

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