AUDIBERT Jeanne [née PETIT Jeanne, Marie]

Fille d’instituteurs, Jeanne Petit, institutrice, épousa Charles, Joseph Audibert, ouvrier en meubles, en octobre 1924 à Paris dans le Ve arrondissement où elle habitait, rue Clovis depuis 1932. Veuve, mère d’une fille, elle exerçait à l’école maternelle de la rue de Turenne et appartenait à la section de la Seine du Syndicat national des instituteurs.

Elle fut arrêtée, à la suite de la déposition d’Élodie Ringard, interrogée après son arrestation le 13 mars 1942. La police trouva, lors de la perquisition, « une certaine quantité de tracts » ronéotypés (« Appel aux universitaires français »), des numéros de L’École laïque. Elle reconnut en avoir expédié à des collègues enseignants. Elle nia appartenir au Parti communiste lors de son premier interrogatoire. Considérée comme l’animatrice du centre clandestin de propagande communiste en direction des enseignants dans l’arrondissement, traduite devant la Section spéciale de la Cour d’Appel, le 1er mai 1942, elle reconnut avoir expédié divers tracts et brochures. Elle fut condamnée à cinq ans de prison et 1 200 F d’amende. Plus tard elle fut déportée, le 18 avril 1944, de Paris gare de l’Est à Ravensbrück, matricule N°35098.

Libérée de Ravensbrück le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge Suédoise, elle fut transférée en Suède où elle arriva en ferry à Malmö le 26 avril 1945. Elle séjourna au camp de réfugiés de Grimslöv au sud de Växjö et quitta la Suède, le 29 juin 1945, en avion à partir de l’aéroport de Bromma à Stockholm.

Jeanne Audibert fut élue membre du Conseil départemental de l’enseignement primaire de la Seine en octobre 1945 avec 182 voix et y siégeait toujours en 1948.