AUDIBERT Victor, Marius

Par Jacques Girault

Né le 27 juin 1902 à Claviers (Var), mort le 22 février 1986 à Draguignan (Var) ; agriculteur ; militant communiste ; maire de Claviers de 1945 à 1983.

Victor Audibert, dont le père, cantonnier, était socialiste, ami du sénateur, conseiller général du canton de Callas, Gustave Fourment, fut baptisé mais ne fit pas la première communion contre la volonté de ses parents. Il obtint le Certificat d’études primaires et devint ouvrier agricole. Il effectua dix-huit mois de service militaire au 141e régiment d’infanterie à Marseille.

Membre du cercle de la Fraternité, ancien cercle « rouge », Audibert et d’autres futurs membres du Parti communiste, figuraient sur une liste aux élections municipales de Claviers, le 26 mai 1929, qui affrontait la liste « socialiste » sortante. Il obtint 30 voix sur 181 inscrits. Il ne fut pas candidat par la suite aux élections complémentaires de 1931 et, à la différence de certains de ses colistiers de 1929, n’avait pas été candidat sur la liste socialiste SFIO qui l’avait emporté en 1935. Candidat au conseil d’arrondissement dans le canton de Callas, en août 1938, il obtint 111 voix.

En 1924, Audibert vota aux élections législatives pour la liste du Cartel des Gauches. Mais, en 1928, il fut un des douze électeurs communistes du village. En 1932, il organisa une réunion pour le candidat communiste Jacques Sadoul. Il adhéra au Parti communiste à la fin de 1934 et, très vite la cellule de Claviers devait comprendre vingt-trois militants, des cultivateurs surtout. Aux élections législatives de 1936, dans ce fief socialiste, le candidat communiste arrivait en tête et Claviers lui donnait les meilleurs résultats du canton. Audibert était membre du comité de section de Draguignan du Parti communiste en 1939.

Selon son témoignage, après dénonciation par le maire et après un arrêté préfectoral du 30 novembre 1940, interné le 9 décembre 1940 au centre de séjour surveillé de Chibron, près de Signes (Var), transféré à la dissolution du camp, le 16 février 1941, dans celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn-et-Garonne), il en fut libéré le 14 février 1942 à la suite de démarches de plusieurs personnalités des villages voisins et d’un arrêté du Préfet du 5 décembre 1941.

Victor Audibert réorganisa le Parti communiste clandestin dans le canton de Callas. Entré en contact avec les FTPF, le 6 mai 1943, il devint un des responsables du maquis. Président du comité de Résistance qui se transforma en comité local de Libération, il fut désigné par le Comité départemental de Libération à la présidence de la délégation municipale de Claviers et par les représentants des comités locaux de Libération, pour siéger au conseil général. Toutefois, la fédération du Parti communiste français ne le désigna pas comme candidat aux élections cantonales de 1945. Élu maire de Claviers aux premières élections, il devait être constamment réélu, sans adversaire. Toutefois, en 1971, sa liste dut affronter une liste d’opposition. Animateur de plusieurs associations agricoles, Audibert fut candidat aux élections cantonales le 4 juin 1961 (il obtint 378 voix sur 1 287 suffrages exprimés) et le 24 septembre 1967 (il obtint 330 voix sur 2 064 inscrits).

Marié en avril 1945 à Draguignan (Var), sans enfant, Victor Audibert était le seul maire communiste varois de la Libération à avoir été réélu en 1977. Il ne se représenta pas en fin de mandat.

Victor Audibert décéda à l’hôpital de Draguignan. Ses obsèques se déroulèrent à Claviers, le 24 février

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10417, notice AUDIBERT Victor, Marius par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 6 juin 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 32, 35 4 ; 4 M 59 4 ; 4 M 291 et 292 ; 18 M 86, 90. — Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Notes de Jean-Marie Guillon et de Maurice Mistre.

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