CASTELLAN Anna

Par Jacques Girault

Ouvrière auxiliaire à l’Arsenal maritime de Toulon (Var) pendant la Première Guerre mondiale ; militante de la CGT.

Mademoiselle ou Madame Anna Castellan travaillait comme “munitionnette“, “pyrotine“ ou “obusière“, comme on désignait alors la main d’œuvre auxiliaire engagée pour la durée de la guerre à la Pyrotechnie de l’Arsenal maritime de Toulon. En juin 1917, lors d’une réunion du syndicat CGT des ouvriers du port, proche de la direction du syndicat des ouvriers du port, elle indiqua qu’elle avait demandé aux députés varois d’intervenir auprès du ministère de la Marine pour que les ouvrières bénéficient de l’allocation de vie chère. Cette dernière, obtenue, fut retirée. Ces femmes protestèrent en cessant le travail le 26 juillet 1917. En 1918, , présidait le Comité féminin d’action syndicaliste lors de sa création. Quand l’Union départementale CGT décida mai 1918 de créer un comité féminin d’action syndicaliste, Anna Castellan, devenue administratrice de la fédération nationale des Travailleurs de la Marine, assura le secrétariat de ce comité devenu « d’éducation syndicaliste ». A la tête d’un groupe soutenant le secrétaire du syndicat Albert Lamarque, elle fut mise en difficulté par un groupe minoritaire s’opposant à ce dernier suivant Agathe Subrini. Non candidate, elle obtint en décembre 1918, 354 voix pour le conseil d’administration du syndicat des Travailleurs de la Marine. Elle encourageait les ouvrières à accepter les offres de l’administration (partir volontairement avec un mois de salaire). Il s’en suivit un mécontentement des militants réclamant une indemnité de licenciement équivalente à six mois d’indemnité de cherté de vie. Ayant conservé temporairement son emploi à l’Arsenal, elle fut conspuée à la sortie de l’Arsenal les 27, 28 et 30 décembre 1918. Elle se rendit avec Lamarque pour rencontrer le ministère de tutelle. Le commissaire de police notait, le 30 décembre, qu’elle n’avait plus la confiance des ouvrières, ce qui fut le leitmotiv des mois suivants.
En juillet 1919, avec Pierre Fres et Lamarque, elle démissionna du comité fédéral. Elle intervint en 1918-1919 dans de nombreuses réunions syndicales pour rappeler la situation de la main-d’œuvre féminine et des chômeurs de l’Arsenal. Selon la presse, « femme d’un artiste mobilisé, artiste elle-même », elle « est grande ; elle a de l’allure, s’exprime avec beaucoup de facilité ; le visage aux traits fins et réguliers est énergique et expressif ; sa mise est à la fois élégante et simple ». (Je dis tout, 25 janvier 1919).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article104196, notice CASTELLAN Anna par Jacques Girault, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 23 septembre 2017.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 53, 56 7 ; 3 Z 4 21, 76. — Presse locale. — Notes de Jean Masse et de Jacqueline Viollet.

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