CASTILLO Michel, Louis, Pierre

Par André Balent

Né le 31 janvier 1895 à Boule-d’Amont (Pyrénées-Orientales), Michel Castillo exerçait la profession d’agriculteur à Saint-Michel-de-Llotes (Pyrénées-Orientales), localité assez proche de son village natal où il conservait des attaches. Comme le suggère sa fiche du registre matricule, il exerçait, sans doute comme complément, des activités de charbonnier.en effet, les Hautes Aspres dont font partie les communes de Casefabre, Boule-d’Amont (dans sa totalité) et de Saint-Michel-de-Llotes (partiellement) sont une région de moyenne montagne boisée où l’on fabriquait du charbon de bois.

C’était le fils d’un agriculteur né à Casefabre (Pyrénées-Orientales), petite commune déshéritée des Hautes-Aspres, voisine de Boule-d’Amont, le 7 mars 1849. Sa mère, Louise Buscail, était née le 24 novembre 1865 à Boule-d’Amont. Sa f che du registre matricule du recrutement des armées indique qu’il possédait une instruction de niveau 2, c’est à dire qu’il savait lire et écrire. Né dans un famille catholique, son expérience de la guerre que nous relatons dans le paragraphe suivant fit de lui un athée et un pacifiste.

Michel Castillo fut mobilisé le 18 décembre 1914. D’abord incorporé au 24e régiment d’Infanterie coloniale (RIC), un des régiments de Perpignan, il rejoignit la zone des armées le front) après avoir été muté au 42e RIC régiment de réserve. Cette unité fut engagée en 1915 lieu où échoua une tentative d’offensive française puis participa en 1916 à la sanglante bataille de la Somme. Le 42e RIC embarqua, du 21 au 27 décembre 1916, à Marseille pour intégrer à Salonique (Grèce) une division d’infanterie coloniale de l’armée française d’Orient. Le régiment fut engagé en Macédoine contre les Bulgares renforcés par des divisions allemandes. Le 16 juillet 1918, Michel Castillo, de retour en France, intégrait là nouveau le 24e RIC avec lequel il participa à l’offensive finale contre l’Allemagne. Il fut démobilisé le 15 avril 1919.

Militant du Parti socialiste SFIO, il fut en mai 1935 tête d’une liste socialiste aux élections municipales dans sa commune natale. Maire de Boule-d’Amont il adhéra quelque temps après son élection au Parti communiste. En novembre 1939, il fut inscrit par le commissaire spécial de Bourg-Madame sur la liste des « suspects du point de vue national » de l’arrondissement de Prades avec la mention « communiste très militant ». En mars 1940, il fut déchu de son mandat de maire, en application de la loi du 20 janvier 1940. D’après sa fiche du registre matricule, il habitait Ille-sur-Têt à partir de janvier 1939.

Michel Castillo mourut à Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) le 10 janvier 1969 (Voir également Armengau Damien*).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article104234, notice CASTILLO Michel, Louis, Pierre par André Balent, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 20 décembre 2020.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, versement du cabinet du préfet (13 septembre 1951), liasse 169 (dissolution du Parti communiste : liste des « suspects, du point de vue national », « déchéance des élus communistes ») et 2 M 5 (302, 303, 304) ; 1 R 525, f° 243, fiche du individuelle registre matricule. — Renseignements communiqués par M. le maire de Boule-d’Amont, lettre du 25 avril 1982. — Courriel de son petit-fils, Jean-Pierre Castillo, 11 août 2019.

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