CAYLA Jean

Par Laurent Dingli

Né le 7 novembre 1904 à Paris ; chef d’équipe aux usines Renault de Boulogne-Billancourt (Seine) ; syndicaliste CGT, proche de Syndicats ; Centre syndicaliste de propagande pendant l’Occupation.

Chef d’équipe aux usines Renault de Boulogne-Billancourt (Seine), un Cayla était responsable de l’Amicale socialiste de Renault en 1936. Il s’agit vraisemblablement de Jean Cayla, membre de la CGT et contremaître à la Société anonyme des usines Renault (SAUR), puis à la Régie nationale des usines Renault (RNUR). C’est par le biais du journal animé par René Belin,Syndicats, que ce pacifiste convaincu fit avant-guerre la connaissance de Georges Dumoulin avec lequel il resta en contact tout au long de l’Occupation.
En novembre 1944, il fut accusé par le comité d’épuration de l’usine puis par le comité régional interprofessionnel d’épuration dans les entreprises de la Seine (CRIEE) d’avoir été le correspondant du ministère de l’Information de Vichy (sans aucun titre officiel) et d’avoir pris la parole, à Bordeaux, le 18 avril 1942, comme représentant du comité social en remplacement de Georges Dumoulin, alors membre du Rassemblement national populaire (RNP), le parti collaborationniste de Marcel Déat. Il s’agissait à cette date d’évoquer le bombardement du 3 mars 1942 sur Boulogne-Billancourt qui faisait l’objet de nombreuses manifestations de propagande de la part du gouvernement de Vichy et des Allemands. "C’est Dumoulin qui a demandé à Cayla de venir à Bordeaux prendre la parole au sujet de l’activité de l’usine Renault et de son personnel en faveur de l’aide apportée aux sinistrés" précise une note du comité d’épuration. Jean Cayla répondit pour sa défense qu’il n’avait fait que le compte rendu "objectif" du raid aérien, raid "qu’il ne pouvait pas approuver" car les classes populaires en étaient toujours les victimes. Quant au reproche principal, c’est-à-dire celui d’avoir remplacé l’un des dirigeants du RNP à Bordeaux, il déclara qu’il faisait partie du Centre syndicaliste de propagande "dont peut-être en effet certains éléments ont pu glisser vers la politique". Il précisa en outre que, s’il l’on avait fait appel à lui, c’était en raison de son horreur de la guerre, qu’il avait voté contre la "relève" [sic] au comité des délégués des usines Renault, le 16 février 1944, qu’il "n’était pas un chaud partisan de la Charte du Travail, mais qu’il prenait ce qu’il y avait de meilleur" et enfin "qu’il n’était pas partisan du fascisme mais du syndicalisme international" [ce dernier point ayant pour but de répondre au fait qu’il s’était rendu à Bordeaux, dans le "fief" du très compromettant Adrien Marquet]. Malgré le "blâme avec affichage et le déplacement d’office pour entrave à la résistance des Français" auquel il fut condamné par le préfet de la Seine sur avis du comité d’épuration, le 19 octobre 1945, il sollicita et obtint sa réintégration à la CGT
Il résidait en 1944, 39, rue de La Rochelle à Mitry-Mory (Seine-et-Marne),

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article104402, notice CAYLA Jean par Laurent Dingli, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 7 juin 2022.

Par Laurent Dingli

SOURCES : ADP 102 W 43 dossier Jean Cayla. — Laurent Dingli, Jacky Ehrhardt, Industrie en guerre (1936-1947), à paraître. — R. Francotte, Une vie de militant communiste, Paris, Le Pavillon, 1973, p. 127.

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