AUGEARD Humbert, Martial, Apollinaire

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

Né le 14 mai 1890 à Versailles (Seine-et-Oise, maintenant Yvelines), mort le 5 décembre 1974 à Bergerac (Dordogne) ; commis puis contrôleur des PTT ; secrétaire général du syndicat des PTT-CFTC, de la Fédération CFTC des PTT et de la Fédération des syndicats professionnels de Fonctionnaires CFTC, ainsi que vice-président de la CFTC avant la Seconde Guerre mondiale ; exclu pour collaboration en 1944.

Humbert Augeard était le fils de Marcel Augeard, gardien de bureau des Postes. Il se maria en 1928 à Palaiseau avec Claire Marie Marcelli.

Humbert Augeard fut commis principal des ambulants de l’Ouest ; en 1948, il était chef de section et prit sa retraite comme Contrôleur des PTT.

En 1928, Humbert Augeard était secrétaire général du syndicat
professionnel des agents des PTT-CFTC, un des premiers syndicats de fonctionnaires de la CFTC. En 1930, il était secrétaire général de la Fédération des PTT-CFTC qui obtint le dixième des voix de la CGT aux PTT. Son journal était Le Lien Professionnel, dont le siège était rue de Babylone. En 1934, Humbert Augeard fut secrétaire général de la Fédération des syndicats professionnels de Fonctionnaires CFTC groupant la fédération des PTT et l’Association syndicale professionnelle des Fonctionnaires. Cette fédération serait passée de 5 000 adhérents en 1934-1935 à 20 500 en 1939, en seconde place dans la confédération après celle des Employés. Humbert Augeard participa à l’élaboration d’un statut des fonctionnaires et figurait dans la délégation de la CFTC reçue, en novembre 1935, par Pierre Laval. À la veille de la guerre, Augeard était aussi Vice-Président de la CFTC et figurait donc parmi les principaux responsables de la confédération. Ses positions étaient généralement très conservatrices. En novembre 1938, la CFTC refusa de participer au mouvement de grève et Augeard écrivait : « Une grève générale n’est pas une grève... c’est une conception de barbares attardés, d’anarchie sociale, non de construction sociale, de civilisés. »

Humbert Augeard était favorable aux associations professionnelles de Vichy et, en 1942, participa à la création d’une association professionnelle des agents du service général des PTT. En 1943, il restait encore partisan à tout prix de la politique de la présence à Vichy
Il fut exclu, en novembre 1944, par la commission confédérale de la CFTC.

Après sa retraite, il cultivait un lopin de terre à la Ribeyrie, commune de Lembras en Dordogne, où il s’était retiré depuis 1949. Il avait créé une religion « La Christarchie ». D’après un journal local, il avait écrit au général de Gaulle pour solliciter « un poste de confiance dans un ministère ». Aux élections municipales de sa commune, il avait obtenu 99 voix sur 280 votants et, en 1965, il envisagea de se présenter aux élections présidentielles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10459, notice AUGEARD Humbert, Martial, Apollinaire par Jeanne Siwek-Pouydesseau, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 15 avril 2017.

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

SOURCES : Archives de la Préfecture de Police. — Christian Dubonnet. La Fédération CFDT dans l’histoire des PTT. Fédération Unitaire des PTT-CFDT, 1999. — Carole Sandejaud, Le syndicalisme chrétien sous l’occupation, Perrin, 1999. — Jeanne Siwek-Pouydesseau, Les syndicats des fonctions publiques au XXe siècle, Berger-Levrault, 2000.

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