Par Antoine Olivesi
Né le 16 août 1888 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; employé ; animateur du Théâtre social de Marseille.
Ses parents étaient tous deux des militants, sa mère, en particulier, secrétaire du syndicat du Vêtement de Marseille et féministe (il s’agit d’Élisa Augier). Lui-même exerça les professions de taillandier, de saute-ruisseau, d’employé (1919). Il fréquenta les intellectuels libertaires, notamment Marestan, en 1903, à la Bourse du Travail de Marseille, fonda un groupe théâtral de propagande qui dura jusqu’en 1914. Il lutta contre la loi des trois ans et participa à la campagne pour l’affaire Rousset-Aernoult.
Joseph Augier était en effet membre du groupe de la Jeunesse syndicaliste révolutionnaire et du groupe d’Études sociales en 1913. Mais son activité essentielle se déroula dans le cadre du Théâtre social dont il fut « le principal artiste […] un enragé du théâtre […] le Montéhus marseillais » selon les termes extraits des rapports de l’époque. Il joua notamment À Biribi, Le départ du conscrit, Le rêve de Rousset, Mon pichoun (en provençal) et Aux victimes du Maroc, ce qui lui valut d’être verbalisé le 11 mars 1914.
Mobilisé au 158e régiment d’infanterie de Lyon, il fut ensuite réformé. Élu secrétaire général du syndicat des employés de commerce et secrétaire adjoint de l’UD-CGT dans les Bouches-du-Rhône, il fit partie avec Matton, Coron et d’autres militants du courant minoritaire en 1918-1919 et se prononça pour la IIIe Internationale au cours d’un meeting à Marseille, le 25 mai 1919. Il avait créé, par ailleurs, le syndicat des employés des Compagnies de navigation et fut secrétaire à Marseille des Amis de la Vague.
Par Antoine Olivesi
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/3412, 3851, (rapports de police des 8 décembre 1912, 6 février et 3 mars 1913, 9 juillet 1918), 3860, 10810 (rapport du 7 janvier 1913), 10827 ; XIV M 25/48 (rapport du 6 avril 1914) ; XIV M 25/52, rapport du 26 mai 1919. — Arch. Com. Marseille, listes électorales de 1919. — La Vague, 15 janvier 1920. — P. Barraut et R. Bianco, Le Théâtre social…, op. cit., p. 7, 16, 26, 27 et 30. — J. Bonnabel, Le Mouvement ouvrier à Marseille…, op. cit.