AUGUSTE Louis, Marius

Par Antoine Olivesi

Né le 11 novembre 1899 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; cheminot ; militant syndicaliste et communiste marseillais.

Louis Auguste était le fils d’un employé de bureau de la Compagnie du PLM qui mourut en 1935, un « vieux radical ». Une sœur de Louis était, en 1938, religieuse (« sœur Bernadette ») vivant dans un institut des sourds-muets et aveugles. Titulaire du certificat d’études primaires, Louis Auguste fit un an de cours supérieur en 1913, avant d’entrer en apprentissage chez serrurier. Au service militaire de 1918 à 1921, il travailla ensuite chez un commerçant en légumes secs avant d’entrer aux ateliers de Marseille (Gare du Prado) comme aide ouvrier à la Compagnie PLM, se syndiqua à la CGTU en 1923 et fut élu délégué de 6 000 ouvriers en 1925. Il épousa Ida Azzarin, d’origine italienne, une veuve de guerre ayant un fils dont Auguste fut le tuteur. Ils eurent ensemble une fille.
Membre du Parti communiste depuis 1927, il créa une cellule aux ateliers de la gare du Prado l’année suivante. En 1934, il était l’un des trois secrétaires du syndicat des cheminots CGTU des Bouches-du-Rhône, membre de la CA de l’URU délégué à l’UL de Marseille. Après le 6 février, il participa à de nombreux meetings unitaires sur le plan politique et syndical, notamment à celui du Cartel élargi des Fonctionnaires contre les décrets-lois, le 15 mars 1934 et surtout à l’assemblée de fusion qui, le 27 novembre, réalisa dans le département, entre cheminots unitaires et confédérés, une première étape de réunification syndicale. Le 6 janvier 1936, il fut élu membre du bureau syndical des cheminots, représentant les ateliers. À la même époque, il participa également aux travaux qui aboutirent à la réunification syndicale des cheminots des Bouches-du-Rhône ; elle précéda la réunification générale à laquelle Auguste participa également, au congrès de fusion qui eut lieu à Marseille en janvier 1936, Il fut élu membre de la commission administrative de la nouvelle UD, et réélu en juillet 1937, sixième de liste. Il fut élu également, pour la même année, secrétaire adjoint du syndicat des cheminots.

Au point de vue politique, il fut le candidat du Parti communiste au conseil d’arrondissement, en 1934, dans le 1er canton de Marseille. Il recueillit 278 voix sur 9 038 électeurs inscrits. Il se présenta dans la 1re section de Marseille aux élections municipales de 1935 et obtint 1 754 voix sur 28 021 électeurs inscrits, puis au conseil général, toujours dans le 1er canton, en 1937, et obtint, cette fois, 1 153 voix au premier tour sur 9 145 inscrits et 7 066 votants. Il se retira au second tour en faveur du socialiste Corbani* qui fut élu. Il fut, de nouveau, le candidat du Parti communiste à l’élection législative partielle des 26 mars et 2 avril 1939 dans la 1er circonscription de Marseille pour le siège de député laissé vacant par Henri Tasso devenu sénateur. Il recueillit au premier tour 2 595 suffrages sur 21 044 inscrits et se retira au second tour en faveur du socialiste Toussaint Franchi* qui fut élu.

Il fut délégué au congrès national d’Arles en 1937.

Son nom figure sur la liste des militants communistes dont la correspondance fut saisie par ordre du préfet en octobre 1939.

Arrêté peu après à Nice, il fut condamné, le 15 octobre 1943, par le tribunal militaire de Marseille à cinq ans de prison, 5 000 F d’amende et quinze ans de privation de ses droits civiques. Louis Auguste, selon Gazagnaire (cf. Dans la nuit..., op. cit.), aurait été interné à Nîmes, Eysses (matricule 2.453). puis déporté à Dachau (matricule 73.031).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10475, notice AUGUSTE Louis, Marius par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 3 janvier 2011.

Par Antoine Olivesi

ŒUVRE : Articles dans Le Midi Syndicaliste (15 mars, 15 avril et 1er juin 1936) et dans Rouge-Midi, notamment le 6 janvier et le 13 octobre 1934.

SOURCES : RGASPI, 495 270 2770, autobiographie du 11 mai 1938 (classée A1). — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, II M3/62 ; III M/56 ; M6/10809, rapport du 31 janvier 1936 ; M6/10933, rapport du 2 octobre 1939 ; M6/10874, rapport du commissaire spécial de la gare de Marseille du 20 janvier 1937 ; M6/11379 et XIV M24/62, rapport préfectoral du 22 janvier 1935. — Arch. communales de Marseille, listes électorales de 1935, 1937, 1939. — Le Midi Syndicaliste, 15 janvier et 15 mars 1936, 12 juillet 1937. — Le Petit Provençal, 10 décembre 1933, 21 avril, 2 juillet, 9 et 11 octobre, 8, 9, 12 et 15 novembre 1934, 30 avril, 5 et 6 mai 1935, 11 octobre 1937, 27 mars 1939, 14 et 15 octobre 1945. — Rouge-Midi, 3 janvier, 24 mars, septembre-octobre, 8 décembre 1934 et série d’articles sur les vieux quartiers de Marseille à partir du 25 janvier 1938.

ICONOGRAPHIE : Gazagnaire, Dans la nuit..., op. cit.

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