AULAS Andrée

Par Geneviève Dermenjian

Née en 1914 à Roanne (Loire) ; employée ; militante de la JOCF, de la LOC et du MPF, fondatrice de l’Association des femmes de prisonniers de Roanne (1 940), présidente de la Fédération des femmes de prisonniers à Lyon (1941).

Andrée Aulas fit deux ans d’études après le certificat d’études primaires et entra au travail en 1928. Elle fut présidente fédérale de la JOCF à Roanne, d’où elle était originaire.

Elle se maria en 1938 avec un ancien scout et le couple milita à la Ligue ouvrière chrétienne (LOC). À la déclaration de guerre, la jeune femme était employée aux Assurances sociales. Son mari fut fait prisonnier en juin 1940. Dès octobre 1940, elle lança une Association de femmes de prisonniers à Roanne avec quelques amies. Parallèlement, d’autres associations du même genre naissaient en zone sud.

Ces associations obtinrent immédiatement un grand succès car elles répondaient à un besoin profond des femmes isolées et se sentant incomprises. L’association leur apportait un réconfort moral et une entraide pratique. Comme à la JOCF dont certaines étaient issues, les réunions se faisaient par quartier, on y réfléchissait ensemble, les femmes en étaient ragaillardies.

En octobre 1941, Andrée Aulas devint présidente de la Fédération des femmes de prisonniers dont le siège était à Lyon. Elle venait trois jours par semaine dans cette ville et logeait chez une autre responsable, Agnès Griot. Leur organisation reçut l’aide technique et matérielle du Mouvement Populaire des familles (MPF), héritier de la LOC. Elle obtint aussi des subventions du Secours national et dut se garder au début des empiétements de la Légion française et même de la Croix Rouge.

Andrée Aulas participa à toutes les réunions importantes de sa Fédération. En 1942 elle fit un voyage d’un mois à Alger pour lancer les associations en Afrique du Nord. La même année, en mars, elle rencontra le maréchal Pétain (« il avait renvoyé Laval », s’en est-elle excusée) pour l’informer des difficultés des femmes de prisonniers et en reçut une subvention de 10 000 francs. En octobre 1943, la Fédération déclarait 40 000 adhérentes. Leur nombre enfla considérablement en 1944 avec le sentiment que la fin de la guerre était proche.

Le 20 octobre 1944, la Fédération des associations de femmes de prisonniers fusionna avec le service des femmes de prisonniers de l’ancienne zone nord. Andrée Aulas et Agnès Griot furent envoyées à Paris pour représenter les associations de l’ancienne zone sud. Les 14 et 15 avril 1945, alors que les prisonniers de guerre rentraient des camps, un congrès national eut lieu à Paris ; il réunit 500 déléguées représentant 200 000 adhérentes. Puis le mouvement fut dissout avec le retour des derniers prisonniers.

Andrée Aulas a élevé trois enfants. Après la guerre, elle s’est occupée des Maisons de vacances dans le cadre des Associations familiales ouvrières du MPF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10482, notice AULAS Andrée par Geneviève Dermenjian, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 18 octobre 2010.

Par Geneviève Dermenjian

SOURCE : G. Dermenjian (resp.), Femmes, famille et action ouvrière - Pratiques et responsabilités féminines dans les mouvements familiaux populaires (1935-1958), Les Cahiers du GRMF, n° 6, Villeneuve-d’Ascq, 1991.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable