CHANDRE Joseph, Véran

Par Jacques Girault

Né à Entrages (Basses-Alpes), le 5 juin 1875, mort le 7 juillet 1954 à La Seyne (Var) ; ouvrier à l’Arsenal maritime de Toulon ; militant syndicaliste ; militant anarchiste.

Joseph Sandre
Joseph Sandre
Portrait peint en 1906 par César Gallon

Fils d’un cultivateur-propriétaire, Joseph Chandre, frère de Chandre Félix, ajourné pour le service militaire en raison de sa petite taille, fut admis comme ouvrier forgeron en cornières à l’Arsenal maritime de Toulon (Constructions navales, atelier de la petite chaudronnerie), en juillet 1899. Il habitait La Seyne, rue Evenos, fréquentait les milieux anarchistes et était inscrit sur les listes électorales. Il était le secrétaire de l’association internationale antimilitariste. Il participa aux activités syndicales (décembre 1905, discours favorable à la journée de huit heures ; 1908, signature de l’appel aux conscrits). Il fut renvoyé huit jours de l’Arsenal en décembre 1910 pour avoir introduit des brochures antimilitaristes. Il fut élu membre du conseil d’administration du syndicat des travailleurs de la Marine, le 7 mai 1911 et réélu le 21 janvier 1912. Il ne fut pas réélu en 1913. Correspondant de La Guerre sociale, animateur du cercle de la Jeunesse libre, inscrit au Carnet B, il était correspondant du journal de Sébastien Faure, Ce qu’il faut dire en 1916.

Classé dans le service armé en septembre 1914, affecté spécial à la direction des constructions navales de l’Arsenal à l’atelier des bâtiments en fer, Joseph Chandre fut écroué à la prison maritime le 8 décembre 1916 (voir Antoine Bertrand). Après soixante-douze jours de détention préventive, l’enquête du Premier tribunal maritime conclut à un non-lieu. Il fut congédié et exclu définitivement des arsenaux le 13 février 1917, par ordre du Préfet maritime du 1er février 1917 pour « actes et propagande antimilitariste ». Son sursis de mobilisation fut cassé. Avec Bertrand selon la police, il aurait décidé de ne pas répondre à l’ordre de mobilisation. Il séjourna pourtant de février 1917 à sa démobilisation en février 1919 dans un régiment d’infanterie de Digne et reçut un certificat de bonne conduite.

Joseph Chandre réintégra l’Arsenal (ateliers des Machines) et poursuivit l’action qu’il avait engagée pour percevoir son salaire depuis 1917 comme tous les ouvriers mobilisés. Devant le refus, il fit intervenir le député Henri Aiguier en 1921. Lors des meetings à la Bourse du Travail de La Seyne, les 1er mai 1919 et 1920, connu pour ses opinions libertaires, (dans la presse, en novembre 1919, il avait été « spécialement convoqué » pour une réunion du groupe de libertaires aux Sablettes), il prit la parole. Élu membre du conseil d’administration du syndicat le 12 mars 1920, il eut vingt-quatre jours de retenue de salaire après la grève des 6, 7 et 8 mai 1920. Le 20 mai 1920, il annonçait sa démission du Conseil d’administration en raison « de nouvelles occupations ». Il prit sa retraite le 19 juillet 1925.

Joseph Chandre se maria en février 1920 à La Seyne avec une native d’Italie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article104841, notice CHANDRE Joseph, Véran par Jacques Girault, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 4 septembre 2021.

Par Jacques Girault

Joseph Sandre
Joseph Sandre
Portrait peint en 1906 par César Gallon

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 43, 48, 52 ; 53 ; 3 Z 7 6. — Arch. Troisième Région mar., CN 51 ; dossier individuel. — Renseignements fournis par Jean Masse et Marie-Thérèse Pinkas. — Presse locale.

Iconographie : Portrait peint en 1906 par César Gallon.

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