Par Jean-François Poujeade
Né le 5 juin 1891 à Clessy (Saône-et-Loire), mort le 30 août 1945 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) ; instituteur ; militant socialiste puis communiste de Saône-et-Loire ; syndicaliste CGTU.
Son père, Pierre Chapuis, était instituteur public à Clessy, sa mère, née Marie Gauthier, n’avait pas de profession. Lucien Chapuis était instituteur depuis le 1er décembre 1909, à Bourbon-Lancy puis Génelard.
Classe 1911, il fut incorporé au 10e régiment d’infanterie en octobre 1912, et resta sous l’uniforme durant sept ans. Sergent fourrier depuis avril 1914, il fut maintenu aux armées après la déclaration de guerre, passa dans différents régiments d’infanterie. En 1917, il fut envoyé sur le front d’Orient, versé en avril 1918 dans le 99e bataillon de tirailleurs sénégalais. Evacué en novembre 1918 après avoir contracté le paludisme, il ne fut pourtant pas démobilisé, reprit du service en janvier 1919 dans le 6e régiment d’’infanterie coloniale et ne fut renvoyé dans ses foyers qu’en octobre suivant. Bénéficiaire d’une pension d’invalidité temporaire de 20%, il eut du mal à la conserver à 10% au début des années 1930.
En octobre 1919, il reprit son métier d’instituteur à Montceau-les-Mines puis à Rosey, où il se maria en 1920 avec Jeanne Marizy, receveuse des Postes. À la rentrée 1927, il fut nommé à Perrecy-les-Forges où il devint directeur au début des années 1930.
Après avoir été membre de la SFIO (fraction avancée selon la police), Lucien Chapuis adhéra au Parti communiste, probablement en 1928. À Perrecy, il était le responsable d’une petite cellule (3 membres selon la police) qui était sans doute rattachée à celle plus importante de Ciry-le-Noble (15 membres).
Il militait aussi au Syndicat du personnel enseignant de Saône-et-Loire de la Fédération unitaire de l’enseignement, dont il fut membre du bureau départemental, travaillant ardemment pour obtenir une majorité favorable à la tendance unitaire (MOR) selon un rapport des autorités. Il écrivait des articles dans l’Emancipation, organe du syndicat, dont il fut l’administrateur jusqu’en 1930.
Après l’unification de 1935, il passa au Syndicat national des instituteurs. En juillet 1939, il se porta candidat au conseil syndical de la section départementale, sans succès, obtenant 105 voix sur 473 votants.
Lucien Chapuis était signalé en 1934 comme faisant de l’agitation parmi les instituteurs du bassin minier. Il écrivait dans La Gueule Noire, journal communiste du bassin minier dont il était le directeur en 1939, et il était le correspondant attitré de l’Etincelle, journal de la région communiste de Saône-et-Loire.
Selon la police, il ne faisait plus de politique depuis 1940 mais fréquentait toujours des communistes « serait à nouveau un chef de parti remuant et écouté. Il jouit encore d’une autorité certaine sur nombre d’ouvriers mineurs habitant Perrecy, il continue à donner des avis et conseils aux membres du conseil municipal ».
Il décéda d’une crise cardiaque à 54 ans, le 30 août 1945.
Par Jean-François Poujeade
SOURCES : : Arch. Nat. F7/13130, année 1932. — Notice individuelle du 21 décembre 1928, Centre d’Archives Contemporaines de Fontainebleau cote 20010216, article 30, rapport du préfet de Saône-et-Loire au ministre de l’Intérieur, 17 janvier 1930 (Centre d’Archives Contemporaines de Fontainebleau 20010216, art. 30) ; notice individuelle du 12 janvier 1939 ; ADSL M 4109 ; rapport du commissaire de police de Chalon, le 12 août 1941, W 116 685 ; Liste des militants susceptibles d’obéir à un mot d’ordre communiste, secteur de Mâcon, 1940, ADSL cote 1714 W 81 ; entretien avec Robert Delès, février 2001, Etat-civil de Clessy. — Presse syndicale citée.— Arch. Dép. Saône-et-Loire, état civil, registre matricule. — Note d’H. Desvaux (transmis par Jacques Girault).— Notes d’Alain Dalançon.