CHAREILLE Gustave

Par Claude Pennetier

Ouvrier métallurgiste à Saint-Florent-sur-Cher (Cher), G. Chareille était, vers 1910, un des animateurs de la Bourse du Travail. Il assista comme délégué au XVIIe congrès national corporatif — 11e de la CGT — et à la IVe conférence des Bourses du Travail tenus à Toulouse du 3 au 10 octobre 1910. Il y représentait divers syndicats de métallurgistes. Il assista également au XVIIIe congrès, Le Havre, 16-23 septembre 1912 et y déclara, au sujet de l’antimilitarisme : « C’est par les jeunes gens que nous arriverons à la ruine du militarisme » (cf. c. rendu, p. 139). Le premier congrès du 5e groupe de la Fédération des métaux (Allier, Cher, Nièvre), réuni le 14 décembre 1913, le délégua au Comité national fédéral.

Le BT de Saint-Florent disparut pendant la Première Guerre mondiale. Chareille la recréa en janvier 1920. Elle groupait 1 200 adhérents dont trois quarts de métallurgistes, les autres étaient des employés, des ouvriers du bâtiment, des carriers et sans doute des cheminots (bien qu’ils ne soient pas signalés dans les rapports préfectoraux). Le 10 mai 1920, Chareille lança l’ordre de grève générale à Saint-Florent. Sept cents ouvriers environ arrêtèrent immédiatement le travail (rapport du commissaire spécial de Bourges, 11 mai 1920). Le mouvement, très dur, se heurta à l’intransigeance patronale. Les industriels refusèrent de réembaucher plusieurs dizaines de grévistes. Naturellement, Chareille fut renvoyé de l’usine Labbé. Il partit chercher du travail à Bourges où il milita au syndicat des métallurgistes jusqu’en 1922. Il fut membre de la commission exécutive de l’Union départementale du Cher comme suppléant en 1921 et comme titulaire en 1922.

Revenu à Saint-Florent, Chareille créa, avec des militants licenciés de l’usine Labbé, un établissement métallurgique qui prospéra et employa une dizaine d’ouvriers. Lui et ses amis s’éloignèrent du mouvement ouvrier pour devenir des petits patrons comme les autres. Le cas n’est pas unique, chaque grande grève de Saint-Florent avait vu naître de petites entreprises, au départ coopératives, mais dont les créateurs gardaient la propriété et la direction.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article104999, notice CHAREILLE Gustave par Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 4 novembre 2010.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/12979. — Arch. Dép. Cher, 25 M 46, 25 M 94 ; 25 M 127, 33 M 112. — Comptes rendus des congrès. — Le Syndiqué du Cher. — A. Gosnat, Mémoire de Maîtrise, op. cit. — Témoignage de A. Thomas.

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