CHAULY Albert

Par Justinien Raymond

Né et mort à Limoges (Haute-Vienne) : 25 février 1868-5 décembre 1934 ; employé ; militant socialiste ; député de la Haute-Vienne.

Au sortir de l’école primaire, à treize ans, Chauly entra comme employé dans une distillerie où son intelligence et son ardeur au travail lui gagnèrent la confiance de ses patrons. La maison ayant créé des comptoirs à l’étranger, Chauly accompagna un de ses patrons en Égypte où il resta jusqu’à son service militaire. C’est au retour du régiment qu’il s’engagea dans l’action publique.

En 1895, il adhéra au Cercle républicain socialiste, l’organisation du POF à Limoges. Il combattit Millerand, la participation ministérielle des socialistes et le représentant de cette politique à Limoges, le député-maire Émile Labussière. Les trois organisations socialistes de Limoges, Cercle démocratique (indépendant), Avant-Garde (POSR), Cercle républicain-socialiste (POF), s’étant unies pour les élections municipales du 6 mai 1900, Chauly fut élu dans le 2e secteur par 2 537 voix ; il le demeura jusqu’au 1er mai 1904. Aux élections législatives de 1902, candidat contre le député sortant Émile Labussière, il obtint 753 suffrages, dans la 1re circonscription de Limoges. Aux élections municipales de 1904, A. Chauly fut l’un des cinq candidats de la section limousine du PS de France contre la liste de coalition ouvrière et radicale de Labussière : il fut battu avec 2 868 voix (voir Boudaud L. et Gondouin L.).

Lors des grèves sanglantes d’avril 1905 qui coûtèrent la vie au peintre sur porcelaine Camille Vardelle, Chauly attaqua l’armée avec véhémence dans Le Socialiste du Centre. Un officier de la garnison se rendit dans la maison de commerce où Chauly était employé pour le provoquer en duel : une querelle s’ensuivit, un « duel à la savate » disaient les militants limougeots, d’où l’officier sortit la figure tuméfiée. Mais Chauly perdit l’emploi qu’il occupait depuis de longues années. Il devint alors gérant du restaurant coopératif créé cette même année par les organisations ouvrières et qui fonctionna jusqu’en 1914 : il y travailla quelques mois secondé par sa femme, puis alla s’employer à la coopérative des vignerons libres de Maraussan (Hérault) où il devint chef comptable en 1907.

Mais il n’avait pas perdu contact avec le Limousin et avec la vie politique de Limoges. Il fut délégué au congrès d’unité à Paris, salle du Globe (avril 1905). Il appartint à la première commission administrative permanente de la Fédération socialiste SFIO qu’il représentera au congrès de Nîmes (1910). Il fut candidat aux élections législatives dans l’arr. de Saint-Yrieix en 1906 (433 voix) et en 1910 (1 472 voix). Il regagna Limoges en 1912 pour suppléer Adrien Pressemane appelé à la délégation permanente du Parti socialiste. Par ailleurs, il ne cessait de militer, de combattre pour le repos hebdomadaire, au sein du syndicat des employés de commerce dont il avait été l’un des fondateurs.

La guerre venue, A. Chauly, toujours membre de la commission administrative fédérale, signa le manifeste du 15 mai 1915 contre la politique d’union sacrée du Parti socialiste. Aux élections législatives du 16 novembre 1919, il figura sur la liste socialiste et fut élu député au plus fort reste (39 082 voix) contre M. Carnot venu en tête de la liste adverse (38 228) et qui contesta en vain ce résultat. Le 30 novembre 1919, Alb. Chauly avait été élu conseiller municipal et il le demeura jusqu’au 2 mai 1925. Après le congrès de Tours (1920) où il fut délégué, Chauly opta pour la SFIO. Il était membre de sa commission de contrôle en 1926. Il fut réélu député en 1924 avec 47 088 voix, à la majorité absolue. Au scrutin d’arr. de 1928, il fut battu dans l’arr. de Saint-Yrieix avec 4 223 suffrages contre 6 201 au républicain socialiste Debrégeas qui l’avait devancé de quelques centaines de voix au premier tour de scrutin. En 1932, le soutien qu’il apporta au socialiste Cougnoux n’assura pas le succès de ce dernier.

La fin de la vie de Chauly fut marquée par des déboires personnels qui le tinrent éloigné de la politique active.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article105279, notice CHAULY Albert par Justinien Raymond, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 19 avril 2020.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Chauly collabora à l’Avenir et au Socialiste du Centre fondé le 23 octobre 1902 et dont il était l’administrateur. Il collabora aussi au Populaire du Centre.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Hubert-Rouger, Les Fédérations Socialistes 1, op. cit., p. 535 à 558, passim. — Léon Betoulle, discours aux obsèques de Chauly, in Populaire du Centre, 7 décembre 1934. — Renseignements fournis par la mairie de Limoges (note de Jacques Girault).

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, op. cit., p. 540.

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