AUTHIER Clément, Pierre, Germain

Par Alain Dalançon, Jean Gaydier, Jacques Girault

Né le 29 mai 1911 à Montazels (Aude), mort le 12 août 1981 à Briançon (Hautes-Alpes) ; professeur de l’enseignement technique ; militant syndicaliste, secrétaire régional du SNET dans l’académie de Reims (1962-1966), co-secrétaire académique du SNES (1966-1969) ; maire de Puy-Saint-Vincent (Hautes-Alpes).

Fils d’un cantonnier des chemins de fer, athée, et d’une garde-barrière catholique non pratiquante, dont les deux frères étaient décédés pendant des combats de la Première Guerre mondiale, Clément Authier fréquenta l’école primaire supérieure puis entra à l’École normale d’instituteurs de Carcassonne (Aude) en 1928. Après une quatrième année à l’ENI de Toulouse (Haute-Garonne), il fut reçu à la première partie du certificat d’aptitude du professorat dans les écoles pratiques de commerce et d’industrie (section insdustrielle) en juin 1932 et intégra l’École normale supérieure de l’Enseignement technique, section B, où il étudia de 1932 à 1934. Il effectua son service militaire d’octobre 1934 à octobre 1935 à l’École du Génie de Versailles (Seine-et-Oise/Yvelines), puis dans un régiment du Génie à Mulhouse (Haut-Rhin) , dont il sortit sous-lieutenant de réserve, puis fut promu lieutenant en octobre 1938.

De retour à la vie civile, Clément Authier demanda un congé d’un an pour préparer la deuxième partie du professorat des écoles pratiques, mais le ministère refusa et le menaça de lui faire rembourser les frais de scolarité à l’ENSET. Il dut donc travailler comme maître d’internat à l’école nationale professionnelle de Saint-Ouen (Seine/Seine-Saint-Denis), puis à celle de Voiron (Isère). Après avoir épousé une professeure d’enseignement commercial de l’ENP du Pont-de-Beauvoisin (Isère) avec laquelle il eut trois enfants, il obtint une délégation ministérielle de professeur de dessin industriel dans cet établissement, et y demeura jusqu’à la guerre.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Clément Authier, mobilisé le 2 août 1939 comme lieutenant, fait prisonnier le 22 juin 1940, resta en captivité en Allemagne jusqu’à la fin du conflit. Dans l’Oflag II B, il prit part à l’organisation de la vie intellectuelle et universitaire, donnant lui-même des cours de dessin et de technologie.

Clément Authier et son épouse, après avoir exercé à Verdun (Meuse), puis à Charleville (Ardennes), furent nommés, en octobre 1945, au collège, devenu lycée technique de Reims (Marne) et militaient au Syndicat national de l’enseignement technique. Titulaire de la deuxième partie du professorat industriel B depuis 1947, il enseignait le dessin industriel, de façon rénovée, dans les classes de baccalauréat technique et de préparation aux Arts et Métiers. A partir de 1967, il fut chargé de l’enseignement du dessin industriel et de la technologie dans les classes préparatoires à l’ ENSET.

Sans affiliation politique, il fut secrétaire de la section (S1) de son établissement de 1946 à 1966, tout en étant membre du bureau du syndicat départemental de la Fédération de l’Éducation nationale. Ce syndicat porta la totalité de ses mandats en faveur du maintien à la CGT au congrès de 1948 et s’affilia en bloc à la fois à la FEN-CGT et à la FEN autonome. Durant une décennie, le syndicat départemental présenta à plusieurs reprises, seul ou avec d’autres syndicats ou sections départementales, des textes d’orientation aux congrès fédéraux servant de base à l’expression des anciens cégétistes. En 1960, mis en demeure par les dirigeants de la FEN, il se transforma en section départementale fédérale.

Clément Authier participa activement à la mise en œuvre d’une telle orientation, notamment avec ses camarades, Jean Gaydier du Syndicat national de l’enseignement secondaire, et Hélène Dazy du Syndicat national des instituteurs, qui se succédèrent comme secrétaire départemental de la FEN. Il écrivit de nombreux articles dans le bulletin fédéral, La Marne enseignante, y compris sur des sujets politiques, dont : « Sur la voie de Mac Carthy (n° 40, octobre 1953), condamnation des accords de Bonn et de Paris faisant entrer la RDA dans l’OTAN (n° 53, janvier 1955). Mais comme Jean Gaydier, il condamna l’intervention soviétique à Budapest en 1956, ce qui créa des difficultés avec leurs camarades communistes, Léon Borgniet et Hélène Dazy.

Dans le SNET, Clément Authier soutint les listes « Unité et Action » aux élections à la commission administrative nationale conduite par Philippe Rabier, puis du courant « Union pour une action syndicale efficace » conduites par Etienne Camy-Peyret de 1957 à 1964. Après la création de la nouvelle académie de Reims en 1962, il exerça la responsabilité de secrétaire régional du SNET de 1962 à 1966. Les deux sections académiques du SNES, dirigée par Jean Gaydier, et du SNET, installées dans le département de la Marne, où l’unité des syndicats du second degré avait toujours été prônée et réalisée depuis la Libération, fonctionnèrent ensemble et mirent en pratique l’union entre les deux syndicats décidée en 1962, mais qui ne déboucha sur la fusion qu’en 1966.

Aux élections aux commissions administratives paritaires nationales d’avril 1965, où pour la première fois le SNES, le SNET et le SNPEN (Syndicat national des professeurs d’école normale) présentèrent des listes communes, Clément Authier fut élu à la CAPN des professeurs certifiés et assimilés de l’enseignement technique dans le groupe des techniques théoriques. S’il ne fut pas désigné par le SNET pour faire partie, en 1966, de la première CA nationale du nouveau Syndicat national des enseignements de second degré, en revanche, il fut élu suppléant, comme Jean Gaydier, aux premières élections au collège unique en 1967, sur la liste « Unité et Action » qui gagna alors la majorité. Jean Gaydier et lui restèrent co-secrétaires de la section académique du nouveau SNES de 1966 à 1968. Tous deux décidèrent alors de laisser les responsabilités académiques à de plus jeunes militants.

Retraité, Clément Authier se retira à Puy-Saint-Vincent. Élu conseiller municipal en 1974 lors d’une élection complémentaire, il fut élu maire en juillet 1975 et le demeura jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10530, notice AUTHIER Clément, Pierre, Germain par Alain Dalançon, Jean Gaydier, Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 9 février 2018.

Par Alain Dalançon, Jean Gaydier, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F17/25934. — Site de l’association des anciens prisonniers, (site des Oflags IID, IIB, XXIB). — Archives de l’IRHSES (SNET : fonds Rabier et Astre, Le Travailleur de l’enseignement technique ; SNES : fusion, Congrès, CA, L’Université syndicaliste, L’enseignement public). — JO, lois et décrets, 1er août 1932, 26 octobre 1934, 20 février 1936. — Jean Gaydier, Relire La Marne enseignante, 2001. — Renseignements fournis par la famille de l’intéressé et par la mairie de Puy-Saint-Vincent.

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