CHENOUARD Gertrude [née KOECHLIN Gertrude, Elisa, Jenny]

Par Claude Pennetier

Née le 19 juillet 1890 à Lille (Nord), morte le 30 décembre 1972 à Saint-Rémy-les-Chevreuse (Seine-et-Oise, Yveline) ; militante communiste de Paris.

Fille de Julien, ingénieur, et de Sophie Gabrielle, la famille de Gertrude Koechlin venait d’Alsace où ses grands-parents, protestants luthériens, étaient industriels dans le textile, à Mosevaux (Haut-Rhin). Ils quittèrent l’Alsace pour Paris après l’arrivée des Prussiens en 1870.
Née à Lille mais élevée et domiciliée à Paris, rue d’Assas, Gertrude Koechlin avait hérité de sa mère un forte volonté d’amélioration sociale. Elle fut une dirigeante de l’Union des jeunesses protestantes.
Pendant la Première Guerre mondiale, elle fut, à la demande de son frère médecin,
marraine de guerre de son infirmier, l’ouvrier Charles Chenouard. Victime d’une crise d’appendicite celui-ci passa sa convalescence dans la maison de la famille aisée. Le lien épistolaire se transforma en amour et ils se promirent l’un à l’autre. La famille s’y opposa fermement. Charles Chenouard choisit de s’effacer et de s’éloigner en entrant dans les troupes d’ Armée du Levant qui combattaient en Syrie. La poliomyélite le toucha et provoqua une paralysie des membres inférieurs.
C’est donc infirme qu’il revint en France, d’abord à Marseille puis à Paris où il croisa par hasard Gertrude Koechlin devenue militante communiste. Celle-ci qui ignorait tout de sa situation s’évanouit en le découvrant dans un fauteuil. Elle décida de renouer avec lui et ils se marièrent le 20 octobre 1923 à Paris (XIVe arr.) et puis donnèrent naissance à un garçon la même année.
Sous son influence, il adhéra au Parti communiste et fut souvent en tête de manifestation avec son fauteuil roulant. Militant du XIVe puis du XVe arr. de Paris, il vendait l’Humanité sous le métro aérien à La Motte Piquet Grenelle. Il vivait de sa pension d’invalidité et quelques travaux de maroquinerie.

Militante socialiste de la 7e section de Paris, Gertrude Chenouard avait été déléguée suppléante au congrès de Tours (décembre 1920). Selon la mémoire familiale elle remplaçait Raymond Lefebvre. Elle rejoignit ensuite le Parti communiste et fut dans le XVe arr. la secrétaire bénévole de Charles Michels.

Le couple partit dans l’Yonne, à Mailly-le-Château, pendant l’Occupation et rendit des services à la Résistance. Leur fils, lycéen à Auxerre, fut secrétaire du commandant Max, René Millereau*.

Charles et Gertrude Chenouard se partagèrent ensuite entre l’Yonne et le XVe arr. de Paris.

Elle aurait laissé des souvenirs déposés à l’Institut de recherche marxiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article105515, notice CHENOUARD Gertrude [née KOECHLIN Gertrude, Elisa, Jenny] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 7 mars 2016, dernière modification le 28 février 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : L’Humanité, 4 janvier 1973. — Note de Jacques Girault. — Notes de Claude Chenouard. — État civil en ligne cote 1 Mi EC 350 R 110, vue 378.

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