CHEVALDONNÉ Robert, François

Par Claude Pennetier

Né le 14 février 1897 à Ondreville-sur-Essonne (Loiret), mort le 14 février 1970 à Grasse (Alpes-Maritimes) ; instituteur ; militant socialiste du Loiret.

Fils d’Henri Chevaldonné, un instituteur de campagne (lui-même fils d’un cordier de village réduit à la misère par les débuts d’industrialisation) et de Elzir Barcat, une ménagère, fille de maçons creusois, Robert Chevaldonné perdit son père à dix ans. Il était cousin germain de Pierre Chevaldonné. Élève de l’École normale d’instituteurs à Orléans, mobilisé en 1916, blessé en 1917, il fut fait prisonnier en mai 1918 au Chemin des Dames. Au camp de Stargard (Poméranie) il assista aux débuts de la Révolution allemande, qui le marquèrent. Il se maria en août 1920 à Ondreville-sur-Essonne avec Marcelle Gourreau, institutrice, qui partagea ses engagements. Ils enseignèrent au Charme (Loiret), à Épieds-en-Beauce, Marcilly-en-Villette, Orléans (Saint-Marceau, puis école de Plein-air).

Il adhéra en 1922 au Parti socialiste SFIO. Militant laïque (clubs de cinéma et de basket), il se trouva progressivement engagé localement (Beauce, Sologne) dans les luttes contre les grands propriétaires et un clergé sectaire, puis à Orléans pour le Front populaire. Solidaire des républicains espagnols, il fut très critique vis-à-vis de la politique de non-intervention. Délégué du Loiret au congrès du Parti socialiste à Royan (juin 1938), il appuya la Gauche révolutionnaire de Marceau Pivert, combattit l’orientation d’Union nationale, et participa à la création du Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP). Instituteur ayant fait l’expérience d’affrontements de classes très durs dans les campagnes, il milita pour l’adjonction de la dernière lettre (P pour paysan) au nom du nouveau parti, et contribua à l’obtenir. Il participa activement à l’aide aux réfugiés catalans du POUM. 

Pendant l’Occupation, il fut dénoncé à la Gestapo par d’anciens adversaires du début des années 30, mais comme « communiste », aussi montra-t-il sa carte de la SFIO et ne fut-il pas arrêté. Surveillé cependant de près, il se contenta de diffuser des tracts et journaux clandestins.

Après guerre, handicapé par les difficultés de santé de sa femme, il se contentait d’être sympathisant (toujours critique) du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article105582, notice CHEVALDONNÉ Robert, François par Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 13 août 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : La Révolution prolétarienne, n° 267, 26 mars 1938. — Lettre de François Chevaldonné, fils de Robert Chevaldonné, professeur émérite à l’université d’Aix-en-Provence, 13 mars 2002. — Arch. familiales.

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