CHOLET Louis

Par Georges Clause, Jean Maitron

Né le 19 juin 1877 à Avize (Marne) ; ouvrier caviste d’Épernay (Marne) ; restaurateur de l’Union locale CGT en 1919 ; secrétaire de l’Union départementale des syndicats de la Marne ; secrétaire de la Fédération socialiste et conseiller municipal d’Épernay.

Ouvrier caviste d’Épernay, Louis Cholet fut un militant socialiste puis communiste et syndicaliste particulièrement actif de 1921 à 1924. Combattant de la guerre de 1914, il reconstitua en 1919 le syndicat des ouvriers cavistes et tonneliers d’Épernay et de sa région mis en sommeil durant la guerre. Il fut également candidat socialiste aux législatives de 1919 ; il recueillit 10 743 voix mais ne fut pas élu.

Mais c’est sur le plan syndical qu’il se montra le plus actif de 1919 à 1922, assistant aux congrès nationaux de la Fédération du Tonneau. Au Xe congrès tenu à Montpellier du 15 au 17 août 1919 il fut élu à la Commission de contrôle avec Crispel, Salores, Leiglon, Rey, Legaufrey et Glize. Délégué au XIe congrès, Paris, 23-26 septembre 1920, il fut élu responsable à la propagande pour la 6e région : Champagne et Est. Ce mandat lui fut renouvelé par le XIIe congrès tenu à Bordeaux du 14 au 16 juillet 1922, toujours par la Centrale CGT.

Louis Cholet se rallia à la SFIC, issue de la scission de Tours, mais pour une bonne part, par opportunisme. Apportant la contradiction le 7 mars 1921 au député SFIO J. Lobet, il affirma que les vingt-et-une conditions de Moscou étaient moins impératives que ne le prétendaient les socialistes, qu’il aurait pu y avoir une marge entre l’acceptation des conditions et leur application pratique et que de toute façon le maintien du mouvement socialiste international valait bien quelques concessions.

D’ailleurs Cholet demeura pendant quelque temps adhérent à la CGT. Il représenta aux congrès de cette Centrale les tonneliers-cavistes de la Marne en 1920 (300 adhérents) et en 1921 (125 adhérents). C’est donc dans le cadre de la CGT qu’il reconstitua le 9 janvier 1921 l’Union locale des syndicats ouvriers d’Épernay dont il fut le secrétaire. Cette Union groupait alors six syndicats et apparaissait comme le rajeunissement de la vieille union de 1904.

Le 26 janvier il déposait les statuts d’un foyer du travail de l’Union des syndicats d’Épernay, géré par un comité de neuf membres élus pour un an et qui visait à l’éducation sociale, syndicale et sportive et à l’émancipation des jeunes gens en organisant des conférences, des concerts, des bals, des manifestations récréatives. Mais la rupture se précisait entre les majoritaires de la CGT et les minoritaires communistes. Cholet fut porté au secrétariat de l’Union départementale des syndicats unitaires, à ce moment au nombre de 33. Il avait évidemment entraîné vers la CGTU le syndicat des tonneliers-cavistes d’Épernay, dont il avait passé le secrétariat à Aristide Walleau, demeurant lui-même secrétaire adjoint.

Cependant son action militante apparaissait localisée et ponctuelle. En juin 1923 il organisa une manifestation contre la venue à Épernay du ministre de l’Agriculture Henri Chéron qu’on accusait de méconnaître les intérêts des petits vignerons et il s’en prit à Gaston Poittevin, député radical de la région qui avait invité le ministre. Le 27 octobre 1923, à la suite de l’expulsion de deux locataires à Magenta, il constitua un syndicat de locataires qui n’était qu’une émanation de la section locale du Parti communiste et de la CGTU. En septembre, il créa un club sportif « le Rouge-gorge » à la Villa-d’Ay qui groupait quarante adhérents. On le vit encore organiser le 24 décembre un « réveillon rouge » à la Villa-d’Ay rassemblant quatre cents personnes... Mais le personnage s’effaça brusquement ne laissant plus de traces dans les archives.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article105744, notice CHOLET Louis par Georges Clause, Jean Maitron, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 13 juin 2014.

Par Georges Clause, Jean Maitron

SOURCES : Arch. Nat. F7/13091, rapport du 1er juillet 1920. — Arch. Dép. Marne, 197 M 19, 30 M 67, 30 M 68. — C. rendu des congrès syndicaux de la Fédération CGT du Tonneau 1919-1922. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, Marne, op. cit., pp. 381 et 388.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable