CIRO Charles

Ciro était maçon en 1919 et 1925 à Marseille et employé d’après les listes électorales. Il résidait déjà à Marseille, avant la guerre de 1914, dans les vieux quartiers du premier canton, autour de l’Hôtel de ville. Il était alors de nationalité italienne et avait fait l’objet de plusieurs condamnations : deux mois de prison avec sursis pour vol le 27 avril 1911, trois mois de prison pour vol, le 18 décembre 1912, un mois de prison pour vol le 4 mars 1913. Il fut expulsé par arrêté du 18 mars 1913 et condamné, au mois de novembre de la même année, à trois mois de prison pour infraction à l’arrêté d’expulsion.

Il devint citoyen français, sans doute à cause de la guerre, le 12 septembre 1914, et l’arrêté d’expulsion le concernant fut annulé le 1er septembre 1922. Il milita ensuite dans les rangs du Parti socialiste SFIO et fut élu conseiller d’arrondissement du 1er canton de Marseille le 21 octobre 1928, avec 1 245 voix au premier tour et 2 231 au second sur 8 453 électeurs inscrits contre Corsetti (Union nationale). Le Petit Provençal le dépeint comme un militant « actif, jeune et courageux ». Mais, selon d’autres sources, Ciro fut élu parce qu’il avait le soutien des sections SFIO de son canton, malgré l’avis des personnalités qui, tout en l’appuyant officiellement, étaient « peu enthousiastes » de ce choix en raison de son passé.

Il est probable que Ciro n’aurait pu être élu, cependant, sans le soutien de Tasso, député de la circonscription et d’origine italienne comme lui. Le fait que Ciro ait été élu trésorier fédéral adjoint au congrès SFIO des Bouches-du-Rhône, à Aix en mai 1926, et qu’il ait fait partie, l’année suivante, au congrès de Salon, de ceux qui critiquèrent le rapport moral du secrétaire général, Léon Bon, semble conforme aux épisodes de rivalité qui, périodiquement, se manifestaient directement ou indirectement entre Bon et Tasso.

Interné en 1934, il ne se représenta pas : « Une cruelle maladie l’éloigne du parti », écrit Le Petit Provençal du 30 juillet 1934. En octobre 1937, il fit campagne pour Frédéric Corbani* dans le même canton pour les élections au conseil général.