CLAUSSAT Joseph

Par Justinien Raymond

Né e 12 octobre 1874 à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), mort à la Ferté-Vidame (Eure-et-Loir) le 9 novembre 1925 ; docteur en médecine ; militant socialiste ; député du Puy-de-Dôme.

Joseph Claussat était le fils d’un inspecteur des Enfants assistés. Il était le troisième d’une famille de neuf enfants, et l’une de ses soeurs épousa Pierre Laval. Après avoir fréquenté le collège de Thiers et le lycée de Châteauroux, il s’inscrivit aux Facultés de Clermont-Ferrand, puis de Lyon et fut reçu docteur en médecine en 1899. Il exerça d’abord dans son bourg natal, puis à Châteldon.

Au cours de ses études, à vingt ans, Claussat avait adhéré au Comité révolutionnaire socialiste de Clermont, affilié au CRC et, installé dans le Puy-de-Dôme, il y milita avec fougue, dans la Fédération départementale créée en 1897 et adhérente de la Fédération du Centre. Avec le gros de cette dernière, il entra dans l’autonomie et se rallia au PSF de Jaurès. En 1900, il fut élu conseiller municipal de Pont-du-Château. Il en démissionna en 1908 : il exerçait alors à Châteldon et en devint cette année-là le maire. Il devait le demeurer jusqu’à sa mort. Depuis 1907, élu par 1 253 voix, il était conseiller général du canton : il y siégeait encore à sa mort et, en 1924, il fut vice-président de l’assemblée départementale.

Claussat occupait une place de premier plan dans le mouvement socialiste de son département. Le 2 juillet 1905, il fut membre du bureau du congrès de Clermont-Ferrand où se réalisa la constitution de la Fédération socialiste SFIO. Il paraissait à tous les congrès. À Aubière, en 1911, il fit adopter un rapport appelant à la fondation de syndicats et de coopératives agricoles groupant les petits propriétaires exploitants. Il fut délégué aux congrès nationaux de Limoges (1906), Nancy (1907), et Strasbourg (février 1920).

En 1911, à la faveur d’une élection partielle dans l’arr. de Thiers provoquée par le décès de M. Chamerlat, Claussat fut élu député. Il recueillit 9 466 voix contre 7 413 au radical et 2 224 à un candidat indépendant ; il l’emporta au second tour par 12 343 sur 13 888 votants. Il fut réélu au premier tour en 1914 par 9 525 suffrages sur 18 595 votants. Mobilisé comme médecin-chef de l’hôpital de Toul jusqu’à la fin de 1916, Claussat marqua son retour au Parlement par une vive attaque en comité secret contre le ministre de la Guerre P. Painlevé (4 juillet 1917). Au scrutin de liste du 16 novembre 1919, Claussat fut réélu avec son chef de file A. Varenne par 33 386 voix sur 111 873 votants et continua à siéger à la commission de l’Agriculture. Le 19 janvier 1922, à la tribune de la Chambre des députés, il attaqua la politique extérieure de Poincaré. Il accusa ce dernier de n’avoir pas voulu désarmer l’Allemagne pour lui permettre de briser le courant révolutionnaire.

Peu après sa réélection en 1924 sur une liste du Cartel des gauches, par 78 581 suffrages sur 128 174 votants. Claussat mourut subitement au cours d’une partie de chasse. Sa femme se suicida quelques jours plus tard. En juillet 1931, on inaugura un monument à sa mémoire à Châteldon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article105942, notice CLAUSSAT Joseph par Justinien Raymond, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 9 mars 2016.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Claussat collabora au Tocsin d’Auvergne, organe fédéral et à L’Ami du Peuple, journal d’A. Varenne.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Comptes rendus des congrès nationaux du Parti socialiste SFIO. — Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 347 et Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 454 à 473, passim.— Jean-Étienne Dubois, Les députés du Puy-de-Dôme de 1919 à 1942, mémoire de maîtrise sous la direction de Mathias Bernard, Université Blaise Pascal, 2004.

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 347.

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