Par Claude Liauzu
Né le 25 septembre 1904 à Tabarka (Tunisie), mort le 12 janvier 1970 à Lanester (Morbihan) ; syndicaliste CGTU puis CGT réunifiée et militant communiste de Tunisie.
Syndiqué à la CGTU, et militant communiste à l’Arsenal de Ferryville, Louis Azzopardi fut condamné en avril 1935 à Tunis, puis en appel à Alger le 5 juillet, à quatre mois de prison et cinq ans d’interdiction de séjour à la suite d’une distribution de tracts contre la répression dans le Constantinois (Algérie).
Après sa libération de prison, fin 1935, il fut interdit de séjour en Tunisie et se rendit à Paris avec sa femme et son fils.
Membre du comité de section communiste du XIIIe arr. de Paris vers 1937, Azzopardi était responsable du quartier Salpêtrière, des coloniaux (avec Aitaner) et de l’aide à l’Espagne (avec Amiot) — voir Fréchard.
Mobilisé en 1939 il fut affecté à Cherbourg dans la marine puis très vite transféré en Tunisie dans un régiment de tirailleurs. Démobilisé en 40, il fut aussitôt arrêté et placé en résidence surveillée à Medjez El Bab, où était en 1942 lorsque les forces alliées débarquèrent en Algérie et les Allemands en Tunisie. Dès qu’il le put il prit contact avec les forces alliées (en l’occurrence les Britanniques) qui lui proposèrent de traverser les lignes et de se rendre à l’arsenal de Ferryville pour y constituer un réseau de sabotage et de renseignements. Louis Azzopardi organisa, avec d’autres militants, un réseau de résistance au sein de l’Arsenal (sabotage de matériel naval destiné aux puissances de l’Axe) ; il reçut la médaille de la Résistance.
Membre du comité central du Parti communiste tunisien, il fut élu en 1945 au Grand conseil de Tunisie, sur la liste d’Union démocratique.
Marié avec Tedesco Conchette le 4 avril 1931 à Ferryville (Tunisie), il eut un fils, Marx Azzopardi, le 14 janvier 1932 à Ferryville.
Par Claude Liauzu
SOURCES : La Lutte Sociale (Alger). — L’Avenir Social (Tunis). — Claude Liauzu, Naissance du salariat et du mouvement ouvrier en Tunisie, à travers un demi-siècle de colonisation, thèse d’État, Nice, 1977. — L. Audouin-Dubreuil, La Guerre de Tunisie , ed. Payot. — Paul Sebag, Communistes de Tunisie , ed.l’Harmattan. — Arch. Marty, P VI. (Jean Maitron). — Renseignement communiqués par son fils, 2011.