COLL Adolphe

Par Georges Portalès

Né le 28 mars 1912 à Toulouse (Haute-Garonne), mort en déportation le 15 février 1945 à Flossenburg ; artisan peintre ; responsable des Jeunesses socialistes de Toulouse ; résistant.

Fils de Louis Coll, trépointeur, et de Conception Duran, ménagère, Adolphe Coll était né au 25 rue Laganne à Toulouse. Il fréquenta l’école Lespinasse à Saint-Cyprien, passa le certificat d’études à treize ans et fut reçu 1er du canton. Entré en apprentissage à l’âge de quatorze ans dans l’entreprise de peinture et papiers peints, il adhéra aux Jeunesses socialistes et prit une part importante à la victoire du Front populaire en 1936 à Toulouse.

Pendant la guerre civile espagnole, il fut actif dans l’aide au républicain, avec son frère Fernand Coll, faisant ainsi passer un wagon de poudre par le Perthus (frontière espagnole des Pyrénées-Orientales)

En 1937, il succéda à son frère Fernand Coll au poste de secrétaire fédéral des Jeunesses socialistes en collaboration avec Francis Barousse. Il soutient les thèses défendues par Vincent Auriol et rejoignit les rangs des "bellicistes" dont le chef de file étaient Jean Zyromski avec localement, Paul Descours, Achille Auban, Maurice Fonvieille et Clément Laurent.

Rappelé sous les drapeaux en 1939, il combattit dans les Ardennes participa à la retraite militaire de juin 1940 et revient sur Toulouse où il fut démobilisé. En 1941, Adolphe Coll reprit son métier d’artisan peintre avec son fidèle associé Louis Merly. C’est à cette époque qu’il fit connaissance de Silvio Trentin.

Il participa avec lui, Camille Soula et son frère Fernand Coll au placement dans les entreprises où dans des fermes les Républicains espagnols qu’ils avaient pu sortir des camps après la « Retirada ». Puis rejoignit le réseau « Bertaux » avec Jean Monier et participa à la réception du 1er parachutage d’armes effectué par les alliés sur la commune de Fonsorbes près de Toulouse. Ils dissimulèrent les armes qu’ils entreposèrent dans un premier temps dans les locaux des Jeunesses socialistes ensuite dans un caveau du cimetière « Terre Cabade » et en dernier lieu dans un autre caveau du cimetière « Rapas ».

En juin 1941, sous l’influence de Sylvio Trentin, Achille Auban, Paul Descours, Clément Laurent, Maurice Fonvieille, Zacksas et Adolphe Coll, constituèrent une première organisation provisoire de ce qui devint le comité directeur du mouvement de résistance de « Libérer et Fédérer ».

Le 4 février 1944 ce fut l’affaire Lion, incontestablement la plus importante affaire de répression contre les imprimeries toulousaines résistantes. Depuis le début de la clandestinité, Henri Lion imprimait des journaux, des tracts et des faux papiers pour de nombreux mouvements de résistance, Combat, Libérer et Fédérer, Parti Communiste, etc. Le 4 février 1944, la gestapo perquisitionna pour la 3e fois au n° 23 de la rue Croix-Baragnon à l’imprimerie d’Henri Lion et rue Romiguières, chez son frère Raoul qui était également imprimeur, mais dont l’activité était moins importante. Cette perquisition eut de lourdes conséquences, non seulement tout le personnel des imprimeries fut arrêté, mais encore tous ceux qui s’y présentèrent les jours suivants, car la gestapo y avait établi des souricières, se gardant de renouveler l’erreur commise à la maison de la Mutualité, où les scellés frappés de l’aigle allemand et de la croix gammée alertèrent les résistants non prévenus.

Parmi les résistants les plus connus des personnes arrêtées, figurent outre Adolphe Coll, les frères Lion, Jean-Louis Lion fils de Raoul, Mardaga Marie-Rose épouse d’Henri (rentrée), Louis Plana, Maurice Fonvieille, (tous décédés dans des kommandos de Mauthausen) Georges Séguy(rapatrié à Toulouse). La liste est bien longue puisqu’ils furent une cinquantaine à être arrêtés, un peu moins de la moitié ne revint pas des divers camps dans lesquels ils furent envoyés, Mauthausen en particulier.

Transféré à Compiègne le jeudi 22 février 1944, Fernand Coll fut déporté vers Mauthausen le jeudi 23 mars 1944 et y arriva le 25 (n° de détenu 59754). Il fut transféré au Kommando de Passau II le 10 avril 1944, puis au K.L. de Flossenbürg le 7 novembre 1944 (n°de détenu 36864) transféré au kommando de Zschachwitz le 8 novembre 1944. Il mourut dans ce kommando le 15 février 1945.

Adolphe Coll fut décoré à titre posthume de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre.

Une rue de Toulouse porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article106288, notice COLL Adolphe par Georges Portalès, version mise en ligne le 14 janvier 2014, dernière modification le 16 février 2022.

Par Georges Portalès

SOURCES : CAC, 20010216/111. — Le Midi socialiste, 31 mars 1936. — Michel Goubet, CD-ROM La Résistance en Haute-Garonne par l’association Histoire de la Résistance en Haute-Garonne : biographies d’Alphonse Coll et de Fernand Coll par Pierre Léoutre et Pierre Coll. — Paul Arrighi, Silvio Tentin, un européen en résistance, préface Rémy Pech, Édition Loubatières. — Jean-Pierre Pignot, Aspect de la Résistance à Toulouse et sa Région « Libérer et Fédérer », édité par le conseil général de la Haute-Garonne. Bulletin Municipal de la Ville de Toulouse : numéro spécial consacré à la libération en octobre 1944. — Entretiens et remise de documents historiques par Pierre Coll, (neveu d’Alphonse Coll) à Georges Portalès en novembre et décembre 2013. — État civil.

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