COSTA Jean

Jean Costa, un Italien non naturalisé, commença à militer dans le mouvement ouvrier d’Aix-les-Bains (Savoie), vers 1905. En 1906, alors qu’il était déjà « bien connu pour ses idées révolutionnaires » (préfet Savoie, Arch. Dép. Savoie, 33 M VI), il intervint dans plusieurs conflits du travail de la région et notamment, en avril, prit la tête d’un groupe de grévistes pour empêcher l’embauche des « jaunes » dans une usine de pâtes alimentaires. Il contribua, en 1907, à la réorganisation de l’Union des syndicats ouvriers de Savoie, qui végétait depuis sa création, en 1900, et devint vite son secrétaire général ; à des postes divers, il participa à sa direction jusqu’à la veille de la guerre, lui donnant une orientation relativement modérée et la tenant largement en dehors de la propagande antimilitariste. J. Costa, qu’on retrouve dans toutes les luttes revendicatives du prolétariat régional à l’époque, adhérait à la SFIO, et, de 1911 à 1913, il collabora régulièrement à son journal, Le Travailleur savoyard. Le commissaire spécial de Chambéry s’exprimait ainsi à son sujet : « Par l’influence indéniable dont il jouit sur ses compatriotes, les agissements du Sr. Jean Costa, aux opinions révolutionnaires très avancées, en font un meneur avec lequel il faudrait compter dans l’éventualité d’un conflit ouvrier ».

J. Costa était après cinq ans d’exercice, le secrétaire général sortant de l’Union départementale des syndicats CGT de la Savoie, lors du congrès du 28 juin 1914. Il était alors à la tête du syndicat des ouvriers maçons, mineurs, manœuvres et similaires. En 1920, la police le comptait « parmi les éléments révolutionnaires les plus actifs » tout en signalant qu’« il sait observer une grande prudence dans les réunions publiques ». Un temps ouvrier métallurgiste à Cognin, il se fixa à Chambéry et se retrouva en 1920, secrétaire général de l’Union départementale avant la scission syndicale. Celle-ci survenue, il passa à la CGTU et, le 14 janvier 1923, participa à son congrès départemental de Chambéry.