Par Frédéric Bonaut
Né en 1886, mort 13 juillet 1938 ; conducteur de tramways à Nice (Alpes-Martimes), secrétaire général du syndicat "rouge" autonome des TNL en 1932 puis du syndicat CGT des TNL.
En 1933, Alexandre Coste était secrétaire général du syndicat CGT des TNL. En 1933, il y a une grève aux TNL. C’est sous son secrétariat syndical que les traminots bénéficieront d’un régime de mise à la retraite à 55 ans, dispositif qui visait à éviter des licenciements et palier aux nombreuses fermetures de lignes de tramways urbaines et suburbaines, parfois remplacées par des autobus qui demandaient moins de personnel pour les besoins de leur exploitation en ligne. Ce dispositif de départ anticipé à la retraite constitua une belle avancée sociale en permettant à bon nombre de traminots de profiter d’un peu de temps libre dans leurs vieux jours après une carrière de travail, le dispositif avait le soutien de la ville de Nice qui en supporta un effort financier par une délibération du conseil municipal de 1936. Avant cela, la direction de la Cie TNL entrevoyait des licenciements secs, il y a eu deux grèves en 1934 en avril (titularisation de 170 titulaires pourtant promise par la direction depuis 1926, le syndicat s’impatientait) et octobre (licenciements secs pour baisse d’activité avec à l’issue du conflit accord de réintégration des licenciés en les faisant travailler en alternance tantôt aux TNL et tantôt dans des entreprises privées ainsi que mise en retraite des agents âgés de 55 ans avec 25 ans d’ancienneté). Alexandre Coste imposa l’unité d’action syndicale le 1er mai 1934 à Nice. Personnage syndical qui sût maintenir l’entente entre traminots communisants, socialisants et de toutes opinions confondues au sein de la CGT-TNL. Cependant il est accusé par le Parti Socialiste (SFIO) dans son journal local « L’Alerte » de fréquenter des sbires de la municipalité Jean Médecin sortante et de soutenir en sous main ce chef de file de la liste dite de la droite et de la bourgeoisie niçoise pour les élections municipales de 1935. En effet Jean Médecin laissait entrevoir à cette époque pour les besoins de rafle des suffrages des traminots niçois, la promesse d’une mise éventuelle en régie de la compagnie TNL, vieille revendication du syndicat des Tramways de Nice et du Littoral. A cette époque il était surtout possible de panacher les listes dans les grandes villes, les traminots sont alors soupçonnés d’avoir panaché dans leurs suffrages les listes Médecin et Virgile Barel (PCF) . Médecin est quant à lui réélu avec 65 % des voix suivi de la liste PCF 17 %, SFIO 6,5 % et un candidat isolé 23 % (* Le total dépasse 100 %. Les électeurs peuvent voter pour des candidats issus de différentes listes, donc pour plusieurs têtes de liste). Actif dans les grèves de 1936, il ne demeure pas moins qu’il resta de lui l’image d’un chantre syndical unificateur et meneur d’hommes.
Il mourut en 1938.
Par Frédéric Bonaut
SOURCES : La Révolution prolétarienne, articles de Ange Felce. — Archives municipales de Nice. — L’Echo des tramways ; organe du syndicat des ouvriers et des employés des TNL"-décembre 1938 article souvenir de son oeuvre suite à son décès le 13 juillet 1938.