COUERGOU Joseph, François

Par Justinien Raymond, Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 7 août 1867 à Casteljaloux (Lot-et-Garonne) ; domicilié à Boulogne-sur-Seine (Seine) puis à Draveil (Seine-et-Oise) ; ouvrier ferblantier ; militant syndicaliste et communiste ; conseiller municipal et maire adjoint de Boulogne-sur-Seine (1919-1925) ; conseiller général (1919-1925).

Joseph Couergou
Joseph Couergou

Entré tout jeune au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR), Joseph Couergou fut candidat malheureux au conseil général dans le canton de Boulogne-sur-Seine en 1912. Dirigeant des grèves contre le chronométrage chez Renault en 1912-1913, il assura à partir du 1er janvier 1916 le secrétariat du syndicat des Métaux de la Seine. Couergou s’affirma comme un syndicaliste redoutable pour Albert Thomas, socialiste devenu ministre de l’Armement. Documenté, spirituel, souriant, Couergou aurait mis en difficulté Thomas lors d’une réunion avec les ouvriers des usines Renault (Rapporté par Le Conseil municipal : nos édiles, op. cit., 1921). Son action contribua à l’obtention, par les ouvriers des usines de guerre de l’arbitrage, de la fixation du minimum de salaire, de la création des délégués ouvriers. En janvier 1919, il obtint pour les femmes licenciées des usines de guerre de la Région parisienne une indemnité égale à vingt jours de travail et l’augmentation de l’indemnité journalière. Jean Berrar lui succéda au secrétariat du syndicat des Métaux en août 1919.

Il fut élu conseiller général du canton de Boulogne-sur-Seine, le 30 novembre 1919, par 5 608 voix sur 11 187 votants. Il était également conseiller municipal et 1er adjoint au maire de Boulogne-sur-Seine, André Morizet*. Lors des campagnes électorales municipales et cantonales, Couergou avait défendu la Révolution russe, aussi, l’année suivante signa-t-il la motion Cachin*-Frossard* et suivit-il la majorité au Parti communiste. Sur trente-quatre conseillers municipaux, dix étaient communistes en mars 1925. Couergou conserva ses mandats électifs jusqu’en mai-juin 1925. Il fut battu aux élections cantonales du 14 juin 1925, par le socialiste-communiste Morizet, par 983 voix contre 2 564 voix (sur 9 177 inscrits). Il avait été présent au Conseil national du Parti communiste réuni en janvier 1923 à Boulogne-sur-Seine. Selon la police, Couergou avait quitté Boulogne et habitait, en 1926, à Draveil (Seine-et-Oise) dans un pavillon lui appartenant. Le Parti communiste l’employa comme orateur lors de la campagne électorale législative d’avril 1928, dans le Sud-est de la région parisienne.

En 1930, Couergou était membre de la commission exécutive de l’Union syndicale CGTU des Travailleurs de la Métallurgie de la Région parisienne. Il était responsable appointé des services de documentation de la CGTU. Couergou siégea au conseil des prud’hommes de la Seine (section des Métaux) de 1929 à 1938.

Il était marié et père d’un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107063, notice COUERGOU Joseph, François par Justinien Raymond, Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 16 décembre 2017.

Par Justinien Raymond, Jean Maitron et Claude Pennetier

Joseph Couergou
Joseph Couergou

SOURCES : Arch. Nat. F7/13771, F7/13777 et F7/13779. — Arch. Dép. Seine, DM3, D 3 M 2 n° 1. — Arch. PPo. 321, rapport de décembre 1930. — Bibl. Nat. : 4° Ln 25/667 (2). p. 27. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, p. 222. — Compère-Morel*, Grand Dictionnaire socialiste, p. 186. — La Vague, 16 mai 1918. — Le conseil municipal : nos édiles, op. cit. 1921. — Jean-Louis Robert, Les ouvriers, la Patrie et la Révolution. Paris 1914-1919, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1995.

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