Par Jean-Michel Brabant
Né le 2 décembre 1896 à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 7 janvier 1977 au Château-d’Oléron (Charente-Maritime) ; ostréiculteur ; militant communiste puis trotskyste.
Le père de René Courdavault était décrit comme sculpteur sur l’acte de naissance et sa mère « sans profession ». En février 1913, un René Courdavault de Saint-Jean-d’Angely se distinguait comme champion des poids-légers lors des championnats charentais de boxe anglaise. En décembre 1914, il fut engagé volontaire pour quatre ans ; il était alors indiqué comme étudiant. Il combattit dans l’infanterie et fut blessé en juin 1915. Il fut ensuite intégré à l’Armée d’Orient et fut cité à l’ordre de son régiment en 1917. De retour en Charente, il se maria à Saint-Jean-d’Angely le 12 avril 1919, avec Odette, Henriette Charrier. En 1921, il était signalé comme marchand de fruits puis à partir de la fin des années 1920 comme ostréiculteur, dans l’île d’Oléron.
Adhérent de la SFIC, Courdavault rompit avec le Parti communiste tout en conservant des liens fraternels avec les militants locaux. En septembre 1930, il signa un long article sur l’ostréiculture dans La Révolution prolétarienne. Si, en octobre 1931, il assista à la conférence nationale de la Ligue communiste qui regroupait les partisans de Trotsky et fut élu à sa commission exécutive, cela ne l’empêchait pas, un mois plus tard, d’aider activement le PC dans sa campagne électorale pour les élections cantonales. Un texte interne du PC faisait état, en 1933, de « l’influence décisive » que le petit groupe de deux à trois militants qu’il avait autour de lui exerçait sur la cellule du Parti. Cette influence se traduisit, notamment, par son élection au bureau du comité de lutte d’Oléron contre la guerre en 1933. Courdavault rendit visite à Trotsky à Saint-Palais (Royan) pendant l’été 1933.
René Courdavault devait certainement cette situation à sa fonction de secrétaire du syndicat des inscrits maritimes qui réunissait les petits ostréiculteurs. En juillet 1934, une scission, dont nous ignorons les causes, s’opéra dans l’organisation syndicale sur le cas Courdavault. Parallèlement, celui-ci cessa de faire parler de lui dans le mouvement trotskyste. On peut penser qu’il refusa d’adhérer avec la Ligue à la SFIO en septembre 1934.
En août 1939, il était cité dans la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque comme le secrétaire général de la Confédération national de l’ostréiculture, dont le congrès se tenait à La Teste de Buch (Gironde).
Dans les années 1950 et 1960, son nom apparaissait encore parmi les abonnements de soutien à La Révolution prolétarienne.
Par Jean-Michel Brabant
ŒUVRE : « Les huitres de Marennes », La Révolution Prolétarienne, n° 109, 10 septembre 1930, consultable sur Gallica.
SOURCES : Arch. Nat. F7/13090. — Arch. dép. Charente-Mairitime, registre matricule en ligne.La Vérité, 1930-1934. — Texte interne du Parti communiste (1933). — R. Hirsch, Le Mouvement trotskyste en France de 1929 à 1933, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1974. — L’Écho saintongeais, 23 février 1913. — Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, 19 août 1939. — État civil.