CUVILLIER Armand

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 3 octobre 1887 à Paris ; mort le 23 avril 1973 à Paris (XIVe) ; agrégé de philosophie, professeur de sociologie, rédacteur de traités et de manuels de philosophie et de sociologie, il écrivit aussi sur les hommes et idéologies du milieu du XIXe siècle ; militant socialiste et syndicaliste du Cher.

Armand Cuvillier, élève de l’École normale supérieure, fut un des animateurs du Sillon. Après avoir été reçu à l’agrégation de philosophie, il enseigna à Montluçon (Allier), Bourges (Cher), Strasbourg (Bas-Rhin), Laon (Aisne) puis Paris où il fut professeur de sociologie à la Faculté des lettres de 1945 à 1953.

A. Cuvillier milita comme socialiste et syndicaliste. En 1922, il était secrétaire de la section du Cher du Syndicat de l’Enseignement secondaire et supérieur. Sa sympathie était acquise à la CGT, et il écrivit quelques articles dans Le Peuple. Il dirigeait en 1923, la section du Cher de l’Association française pour la SDN. Professeur à Laon en 1928, il fut délégué à la propagande du Parti socialiste SFIO, pour l’arrondissement de Laon. Au congrès de l’UD-CGT de l’Aisne, réuni le 7 juillet 1929, il présenta un rapport sur la Fédération générale de l’Enseignement. En 1930, Cuvillier écrivait dans Le Cri, organe du Parti socialiste de Saint-Quentin et faisait partie de la commission exécutive de la section SFIO de Laon.

En dehors de nombreux manuels et traités de philosophie et de sociologie, A. Cuvillier a écrit sur les hommes et les idéologies du milieu du XIXe siècle. Tout en se montrant critique à l’égard de Proudhon, il a souligné « le rôle utile du proudhonisme dans le développement de la culture socialiste à une époque où le marxisme était encore peu ou mal connu en France ». Il servit alors « d’aliment intellectuel aux pionniers du socialisme, à ceux qui ont repris l’oeuvre de l’émancipation humaine au sortir des années d’oppression du second Empire, à beaucoup de ceux qui allaient être les héros du mouvement de la Commune. Plus tard, et aujourd’hui encore, le nom de Proudhon est demeuré, pour ceux qui consentent à rester dupes de certaines déformations fatalistes et mécanistes de la doctrine de Marx, le symbole de l’effort d’une humanité qui ne veut pas désespérer d’elle-même et qui compte avant tout sur ses propres forces pour poursuivre la tâche de sa libération. » Proudhon, op. cit., p. 98.

Titulaire de la croix de guerre 1914-1918, officier de la Légion d’honneur, A. Cuvillier fut enterré religieusement en l’église Saint-Dominique, XIVe arr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107660, notice CUVILLIER Armand par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 8 janvier 2017.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

œUVRE CHOISIE : Proudhon, ESI, 1937. Une centaine de pages consacrées à Proudhon précédent 180 pages de textes choisis. — P.J.-B. Buchez et les origines du socialisme chrétien, 1948, Collection du centenaire de la Révolution de 1848. — Un journal d’ouvriers, l’Atelier, 1840-1850, Éditions ouvrières, 1954 avec préface de C. Bouglé, 1919 et avant-propos d’E. Dolléans, 1954. — Hommes et idéologies de 1840, préface de G. Bourgin, Rivière, 1956. — « Les antagonismes de classes dans la littérature sociale française de Saint-Simon à 1848 », in International Review of Social History, vol I, 1956, part 3.

SOURCES : Le Travailleur syndiqué du Cher, 1923-1924. — Le Cri, 1929-1931. — Le Peuple, 9 mars 1929. — Le Monde, 28 avril 1973.

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