CYRIL Victor (CYRIL-BERGER)

En 1919, jeune écrivain, collaborateur littéraire au Populaire, Victor Cyril joua un rôle dans les débuts du mouvement « Clarté » en France.

D’après Marcel Fourrier, ce fut Victor Cyril qui, probablement, entreprit le premier de rassembler sur le plan international les intellectuels pacifistes (Clarté, décembre 1925-janvier 1926). On sait que cette idée de rassembler les intellectuels était celle d’intellectuels comme Raymond Lefebvre et qu’elle allait être adoptée par des écrivains comme Henri Barbusse, Vaillant-Couturier.

Victor Cyril devint secrétaire du groupe qui donna naissance à « Clarté ». Il publia dans l’Humanité du 28 avril 1919 un article demandant aux écrivains de s’organiser en force agissante. Après la déclaration officielle du groupe « Clarté » (H. Barbusse, l’Humanité, 10 mai 1919), Victor Cyril signa les premiers manifestes du Groupe, notamment « Contre la paix injuste » (l’Humanité, 22 juillet 1919), la protestation en faveur de la « République des Soviets de Russie » (17 septembre 1919).

Il fut membre du comité d’initiative du groupe « Clarté », du premier bureau mis en place en août 1919, aux côtés d’Henri Barbusse, de Raymond Lefebvre, Magdeleine Marx, Vaillant-Couturier. Il fit paraître dans Le Populaire du 10 août 1919 un appel en faveur du groupe « Clarté » ; il fut un des organisateurs des réunions constitutives de « Clarté » à Paris, les 4 et 18 septembre 1919 ; le 18 septembre, il exposa devant 1 500 à 2 000 personnes à La Bellevilloise le programme de « Clarté ».

Durant les pourparlers difficiles qui eurent lieu entre les initiateurs du groupe « Clarté » et R. Rolland, V. Cyril joua un rôle d’intermédiaire entre Henri Barbusse (et ses amis du Groupe) et R. Rolland. Ce dernier critiquait, en effet, la manière dont le Groupe avait été lancé et l’appel à des personnalités douteuses sur le plan de l’internationalisme. Ce fut d’ailleurs à V. Cyril, secrétaire du Groupe, que des amis de R. Rolland, membres de « Clarté » envoyèrent leur lettre collective de démission le 18 juin 1919 (Ch. Vildrac, G. Chennevière, F. Crucy, L. Werth, A. Doyen, L. Bazalgette, P. Signac). Le 10 juillet 1919, R. Rolland écrivit à V. Cyril après que celui-ci lui eût rendu visite, pour motiver son refus d’adhérer à « Clarté » ; R. Rolland récusait particulièrement le patronage moral que « Clarté » avait demandé à Anatole France.

R. Rolland estimait d’ailleurs que la personnalité de V. Cyril était de valeur contestable, ainsi qu’il ressortait de son Journal des années de guerre et de son « Journal inédit (1919-1920) ».

Devant l’opposition de G. Duhamel à V. Cyril, Léon Bazalgette fut nommé secrétaire du congrès des intellectuels qui devait se réunir à Berne en 1920. V. Cyril allait être peu à peu écarté de « Clarté ».

V. Cyril fut poursuivi, en même temps que le dessinateur A. Galbez pour un livre paru au début 1920, Les Crucifiés. R. Rolland accepta alors d’écrire quelques lignes en sa faveur — Journal inédit (1919-1920).