JUSSAUME Louis, Victor, Alexis

Par Gérard Boëldieu

Né le 21 novembre 1938 à Chantenay-Villedieu (Sarthe) ; mort le 19 février 1993 au Mans (Sarthe) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste dans la Sarthe.

Les parents de Louis Jussaume étaient des petits cultivateurs non propriétaires au lieu-dit Les Haies-Brard à Chantenay-Villedieu (canton de Brûlon). Son père, originaire de Ruillé-en-Champagne (Sarthe), était d’un caractère paisible. Sa mère, native de Loué (Sarthe), ayant été dans sa jeunesse servante chez un couple d’instituteurs manceaux où elle apprit la couture, s’adapta difficilement à la vie paysanne. Leurs quatre enfants, Louis étant l’aîné, reçurent une éducation religieuse catholique, firent leur première communion. Louis Jussaume fréquenta la petite école communale de Saint-Pierre-des-Bois plus proche du domicile de ses parents que celle de Chantenay-Villedieu. Grâce à son institutrice qui lui fit obtenir une bourse, il put entrer directement en classe de cinquième vers l’âge de 12 ans au cours complémentaire de Loué. Il entra à l’Ecole normale d’instituteurs du Mans en 1954 où, tout en préparant le baccalauréat « sciences expérimentales », il commença à militer au sein du cercle des Jeunesses communistes de l’établissement, cercle particulièrement actif en 1955-1956 contre le départ en Algérie des rappelés puis du contingent, ainsi qu’au Syndicat national des instituteurs dont il fut le responsable syndical à l’école normale.

Titularisé instituteur après une année de stage à Noyen, Louis Jussaume fut nommé en septembre 1960 au collège d’enseignement général (CEG) de Fresnay-sur-Sarthe. Il s’inscrivit alors à la faculté des sciences de Caen pour commencer des études de mathématiques qu’il abandonna très vite, après avoir épousé au Mans (mariage uniquement civil), en novembre 1960, Josette Gasnier, née en 1939, ancienne lycéenne du Mans, alors institutrice remplaçante à Pirmil (canton de Brûlon), fille d’un ouvrier de la Cartoucherie du Mans et d’une employée à la direction départementale des PTT. Marquée par sa grand-mère maternelle, d’origine paysanne, ouvrière à la SNCF puis à la même Cartoucherie, militante cégétiste, Josette Jussaume adhéra au PCF après 1960. Le couple eut cinq enfants.

Plus tard, Louis Jussaume suivit des cours de mathématiques et d’informatique du Conservatoire national des Arts et Métiers par télé-enseignement.

Nommé à La Suze après son retour de Caen, Louis Jussaume y resta à peine un an, jusqu’à l’obtention d’un poste double à Yvré-le-Pôlin (canton de Pontvallain) à la rentrée de l’année scolaire 1962-1963. Jussaume et sa femme y restèrent, lui, comme directeur de l’école de garçons jusqu’à son service militaire en 1965, elle comme adjointe jusqu’au retour de l’Armée de son mari. Le maire d’Yvré-le-Polin (de juillet 1956 à 1971), Michel Devault, un des responsables nationaux de l’Union des défenses des commerçants et artisans, directeur de la chambre d’agriculture de Bourges (Cher) dans les années 1960, ne manqua pas de tracasser ce couple d’instituteurs communistes, allant, par exemple, jusqu’à leur refuser le logement de fonction rénové au-dessus des classes qu’ils sollicitaient.

Membre de la cellule d’Yvré-le Pôlin, du comité de la section communiste de Mansigné, militant du Mouvement de la Paix, Louis Jussaume fut candidat au Conseil général dans le canton de Pontvallain en 1964. Candidature de témoignage, le conseiller sortant, le socialiste indépendant Gustave Leroy, maire d’Oizé, localement bien implanté, ayant été facilement réélu dès le premier tour. Nommé directeur de l’école de garçons de Téloché (canton d’Écommoy) en 1966-1967, avec sa femme pour adjointe, il ne reprit pas sa carte en 1967 pour ne pas avoir de « gros ennuis professionnels ».

Au début des année 1970, Jussaume et sa femme, « idée d’aller ailleurs », sollicitèrent une mutation aux Nouvelles-Hébrides. Vainement, car si elle obtint bien une nomination à Port-Vila, lui ne se vit proposer aucune affectation, ce qu’il considéra comme une sanction à motifs politiques. À partir de la rentrée scolaire 1972-1973, au Mans, dans le quartier de la Madeleine où ils résidaient, il enseigna dans les classes dites « pratiques » du CES et sa femme à l’école maternelle. Il réadhéra au PCF. En 1977, secrétaire de sa cellule, il était le secrétaire à la propagande aux entreprises dans le comité de la section communiste du Mans-centre-ouest. Il participa à l’école centrale d’un mois en août 1978.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107704, notice JUSSAUME Louis, Victor, Alexis par Gérard Boëldieu, version mise en ligne le 8 novembre 2010, dernière modification le 6 juin 2021.

Par Gérard Boëldieu

SOURCES : Archives du Comité national du PCF. — Bulletin départemental de l’Éducation nationale (Tableaux d’avancement des instituteurs). — Entretien avec Josette Jussaume, le 26 avril 2010. — Notes de Jacques Girault.

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