Par Jacques Girault
Né le 20 juin 1901 à Chénerailles (Creuse), mort le 8 février 1977 à Sainte-Feyre (Creuse) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant socialiste dans la Creuse.
Fils d’un forgeron-serrurier et d’une lingère-repasseuse, Léon Kenette reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’école primaire supérieure de La Souterraine, il entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Guéret en 1917. Il effectua son service militaire à l’école des officiers de réserve de Saint-Maixent puis fut envoyé dans les troupes d’occupation de la Ruhr.
A partir de 1920, Léon Kenette fut instituteur dans divers postes du département (Aubusson, Sermur), avant d’être nommé instituteur puis directeur de l‘école de garçons de Chénerailles (1928-1939). Influencé par les méthodes de Célestin Freinet, il y organisa une fanfare et une chorale. Il jouait personnellement de la flûte.
Léon Kenette se maria religieusement en août 1927 à Merinchal (Creuse) avec une institutrice, Andrée Herraud (17 octobre 1902 à Reterre -1er janvier 1996 à Guéret), fille d’un instituteur, ancienne élève de l’Ecole normale d’institutrices de Guéret. Le couple eut trois garçons qui furent seulement baptisés.
Tous deux militaient au Syndicat national puis au Syndicat national des instituteurs et étaient membres de Parti socialiste SFIO.
Son épouse, déléguée cantonale du Syndicat national des instituteurs, selon le bulletin de la section du SNI, devint membre du conseil syndical de la section départementale du SNI à la fin de 1938. Mais il s’agissait peut-être d’une confusion avec son mari.
En août 1939, Léon Kenette fut mobilisé comme lieutenant dans un régiment de pionniers. Avec le régiment d’infanterie de forteresse, il combattit l’armée allemande jusqu’au 28 juin au col du Donon (Vosges), malgré l’armistice. Sans avoir été fait prisonnier en juin 1940, il resta en captivité en Allemagne jusqu’en avril 1945. Dans les Oflags de Münster et de Soest, il travailla pour une licence d’allemand, obtenue mais non validée, et perfectionna ses connaissances en littérature française. Son épouse, toujours institutrice à Chénerailles, accusée à la fin de l’année scolaire 1940-1941, d’avoir déchiré une affiche du Maréchal Pétain, fut déplacée et logée, après une enquête, à l’Ecole normale d’instituteurs de Guéret, à la rentrée d’octobre 1941.
Léon Kenette reprit son métier d’instituteur à Guéret en octobre 1945 et fut chargé d’une classe d’application de l’École normale d’instituteurs de Guéret au milieu des années 1950, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite en 1960. Son épouse enseignait dans une classe élémentaire du lycée. Le couple occupa successivement deux logements de fonction.
Membre du conseil syndical de la section départementale du SNI après la guerre, Léon Kenette en devint secrétaire adjoint puis, en 1949-1950, le secrétaire général de la section. Mais, victime d’un infarctus, il fut obligé d’interrompre son mandat en fin d’année. Il resta membre du conseil syndical comme délégué du canton de Guéret.
Libre-penseur, franc-maçon entre 1930 et 1940, militant de la Ligue des droits de l’Homme et de la Fédération des œuvres laïques, il collaborait au quotidien socialiste, Le Populaire du Centre.
Après son décès à l’hôpital de Sainte-Feyre, ancien sanatorium de la Mutuelle générale de l’Education nationale, reconverti en cardiologie et pneumologie, ses obsèques furent civiles.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. mun. Guéret (Danielle Ayat)). — Arch. du SE-UNSA de la Creuse. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par Roger Kenette, fils de l’intéressé.