LEBOUCQ Albert, Louis ou LEBOUC Albert

Par Louis Bonnel, Claude Pennetier

Né le 12 février 1900 au Mans (Sarthe), mort le 17 janvier 1950 à Bort-les-Orgues (Corrèze) ; ouvrier métallurgiste puis commerçant ; militant communiste de Puteaux (Seine) puis trotskyste.

Albert Leboucq (selon l’orthographe de son acte de naissance et celle reprise par la presse mais le livret de famille de ses parents et l’acte de décès indiquent le nom de Lebouc) vit le jour dans une famille de militants de la banlieue ouest. Son père était riveur au moment de sa naissance puis ses parents dirigèrent au début du siècle le restaurant coopératif « Chez nous », 33 boulevard Richard-Wallace à Puteaux. Alors qu’il était encore tout jeune ouvrier tôlier, il milita dans les organisations syndicales pendant la Première Guerre mondiale et au lendemain de celle-ci. Il appartenait aux Jeunesses socialistes (depuis 1914, semble-t-il) et au Comité de la IIIe Internationale avant le congrès de Tours (décembre 1920). Ce fut dans le restaurant coopératif « Chez nous » que naquirent, sous son impulsion, les Jeunesses communistes de Puteaux. Il était en juillet 1925, secrétaire du Comité d’action contre la guerre de cette commune. Militant de la CGTU ; il fut également le secrétaire du 15e rayon communiste (Puteaux, Suresnes, Nanterre, Colombes, La Garenne-Colombes, Courbevoie et Neuilly) de 1926 à 1930. Le siège du rayon était un bureau donnant dans la cour du restaurant « Chez nous ». Délégué au VIe congrès de l’Internationale communiste (été 1928), il en serait revenu ébranlé par les thèses de l’opposition russe.

L’Humanité du 18 mars 1929 signala son « attaque contre la direction de la région » lors de la 5e conférence parisienne réunie à Clichy. Il avait critiqué les méthodes d’organisation interne tout en affirmant son accord avec la politique du parti. Il ne fut d’ailleurs pas sanctionné puisqu’il apparut comme l’un des trois animateurs, avec Henri Bourlois et Louis Ménétrier, de la liste communiste de Puteaux lors des élections municipales du 5 mai 1929. Le Parti communiste le présenta au conseil général dans la première circonscription de Puteaux le 26 mai 1929 (2 042 voix au premier tour). Leboucq perdit sa fonction de secrétaire de rayon en 1931. Dans l’Humanité du 3 décembre 1931, Maurice Thorez l’accusa d’être pour l’unité syndicale à tout prix et Pierre Monatte se fit l’écho de cette polémique dans la Révolution prolétarienne de décembre 1931. Bien qu’ayant de bonnes relations avec les militants exclus ou démissionnaires du PC, groupés autour du Bulletin de l’Opposition de gauche du 15e rayon, il n’adhéra jamais à cette petite organisation autonome. Il faut dire qu’il avait été lui-même, dans les années précédentes, l’artisan de leur mise à l’écart.

Exclu du Parti communiste en septembre 1932, malade — il souffrait d’un ulcère à l’estomac — Leboucq quitta Puteaux pour Mauriac (Cantal) où il installa un petit garage de réparations automobiles. Mobilisé le 3 septembre 1939, il fut réformé le mois suivant et envoyé à l’usine d’aviation Marcel Bloch (devenu Dassault) à Courbevoie (Seine). L’armée le remobilisa le 11 juin 1940 à Clermont-Ferrand et l’envoya huit jours plus tard au camp de La Courtine (Creuse) où il fut libéré en juillet. Ses ennuis de santé l’obligèrent à vendre son garage. Il se rendit alors à Bourgoin (Isère) pour exploiter avec sa femme un commerce d’articles de ménage.

Un militant de Puteaux du Parti communiste internationaliste (IVe Internationale) lui ayant fait parvenir une documentation sur l’activité de ce courant pendant la guerre, il décida d’adhérer en 1945. Il soutint la campagne électorale trotskyste dans l’Isère en octobre 1945. Candidat lui-même dans ce département à l’élection de la deuxième Assemblée nationale constituante du 2 juin 1946, il se rendit également dans la région parisienne pour assurer des réunions du Parti communiste internationaliste à Puteaux, Suresnes et Courbevoie dans la période du 17 au 28 mai.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107750, notice LEBOUCQ Albert, Louis ou LEBOUC Albert par Louis Bonnel, Claude Pennetier, version mise en ligne le 12 novembre 2010, dernière modification le 2 mai 2013.

Par Louis Bonnel, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13090, 13093, 13264. — Arch. PPo. 100, mai 1930. — L’Humanité, 18 mars, 28 avril, 22 et 27 mai 1929, 3 décembre 1931. — La Vérité, février 1931, 29 septembre 1932, première quinzaine de février 1950. — La Révolution prolétarienne, décembre 1931. — Daniel Gluckstein, Les mouvements oppositionnels au Parti communiste (1924-1928), Mémoire de Maîtrise, Paris XIII, 1976. — Témoignage de Pierre Frank, 29 septembre 1976. — Souvenirs de militants de Puteaux recueillis par Louis Bonnel. — Lettre d’Albert Leboucq à Gaston Davoust, Bourgoin, le 6 juin 1946. — État civil du Mans. — Notes de J.-M. Brabant.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable