LE BOURRE Raymond

Par Louis Botella, Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 10 novembre 1912 à Arcueil (Seine, Val-de-Marne), mort le 5 décembre 1986 à Clermont (Oise) ; employé du spectacle ; militant communiste puis syndicaliste Force ouvrière du Spectacle.

Fils de Jeanne-Marie Le Bourre, originaire de Pédernec (Côtes-du-Nord), le jeune Raymond Le Bourre fut apprenti imprimeur, groom, standardiste, marin, docker, garçon de café, tout en militant aux Jeunesses communistes et au Parti communiste. Le Pacte germano-soviétique d’août 1939 le conduisit à une rupture définitive avec le communisme.

Syndicaliste depuis 1930, secrétaire du syndicat des employés du Spectacle de 1936 à 1939, il entra au bureau de sa Fédération à la Libération et il prit part au congrès confédéral d’avril 1946 de la CGT en représentant trois syndicats de cette fédération : petit personnel du spectacle de Bordeaux (trois mandats), syndicat général du spectacle de Nancy (deux mandats), employés des spectacles de la Seine (neuf mandats). Il vota contre le rapport d’activité présenté par la direction sortante de la CGT.

Ses sympathies étaient alors acquises au courant Force ouvrière. Il fut donc de ceux qui constituèrent la CGT-FO après la scission de 1947.

Devenu délégué général de l’Office du cinéma (1945-1947) puis sous-directeur du Centre national du cinéma (1947-1952), il était co-secrétaire général - avec René Pompon - de la Fédération syndicaliste FO du Spectacle, fondée le 5 janvier 1948.

Du 7 au 10 mai 1948 dans une salle du parlement néerlandais à La Haye (Pays-Bas), Raymond Le Bourre participa à une rencontre internationale qui sera appelée, par la suite, le Congrès de l’Europe et dont la déclaration finale servira de base à la création, le 5 mai 1949, du Conseil de l’Europe faisant suite au traité de Londres. Parmi les personnalités syndicales françaises présentes à cette rencontre internationales, outre Raymond Le Bourre, Gaston Tessier et Maurice Bouladoux, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint de la CFTC, Léon Chevalme*, secrétaire général de la Fédération confédérée FO de la Métallurgie.

Les interventions de Raymond Le Bourre dans les congrès confédéraux contre les « bonzes syndicaux » ne l’empêchèrent pas d’accéder en novembre 1952 au secrétariat confédéral. Il y fut le porte-parole du courant le plus proche de la Fédération américaine du travail (AFL), le plus antisoviétique.

Au plan international, Raymond Le Bourre et René Pompon participèrent à la création en 1953 de l’Union européenne des travailleurs du film et de la radiotélévision (UFTR), placée sous l’égide de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres).

Raymond Le Bourre, Robert Becq et leur fédération participèrent en septembre 1956 à Rome à la création de la Fédération internationale du spectacle dont le président fut l’Italien Claudio Rocchi, le secrétaire général, Robert Becq et le trésorier, Raymond Le Bourre. Mais le développement de cette internationale ne donna pas satisfaction à la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), puisque celle-ci organisa une nouvelle rencontre en 1957 à Genève.
En 1959, Le Bourre renonça à son mandat de secrétaire pour militer en faveur de l’Algérie française. Il fonda, en 1963, le Comité de défense des libertés professionnelles qui, prenant prétexte de l’influence de la CGT, combattait la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise. En 1967, il devint secrétaire général de l’Alliance républicaine de Tixier-Vignancour qu’il tenta d’ailleurs d’écarter.

Raymond Le Bourre se maria une première fois le 8 février 1946 avec Pauline Lachoff à Paris XIIe arrondissement puis divorça et se remaria à Neuilly-sur-Seine le 1er octobre 1971 avec Madeleine Lasseur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107751, notice LE BOURRE Raymond par Louis Botella, Jean Maitron, Claude Pennetier , version mise en ligne le 12 novembre 2010, dernière modification le 27 octobre 2021.

Par Louis Botella, Jean Maitron, Claude Pennetier

ŒUVRE : Le syndicalisme français dans la Ve République, Paris, Calmann-Lévy, 1959, In 8°, 216 p. (Questions d’actualité).

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, arch. Fédération CGT du Spectacle. — SOP, bulletin syndical, 3e année, n°11, mai-juin 1938. — Bilans hebdo, n°362, 8 mai 1953. — Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, t. I et II, op. cit. Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 22 janvier, 12 février, 12 mars 1948. — Comptes rendus des congrès confédéraux de FO de 1948 à 1956. — Conférence "Le congrès de l’Europe - 7-10 mai 1948" de Jean-Pierre Gouzy donnée le 7 mai 2008 à la Maison de l’Europe de Paris. — Guillaume Trousset, Libertaires et syndicalistes révolutionnaires dans la CGT-Force Ouvrière (1946-1957), Mémoire de master recherche 2e année, Université de Paris 1, 2007, 227 p. — Year Book 1961-1962 de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), Centre de documentation Gabriel Ventejol, confédération Force Ouvrière. — Rapport d’activités pour le congrès de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres) de 1959 à Bruxelles. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable