LEGAGNEUX Fernand, Célestin

Par Marcel Boivin

Né le 27 janvier 1900 à Montivilliers (Seine-Inférieure) ; mort le 18 octobre 1972 à Heugleville-sur-Scie (Seine-Maritime) ; ouvrier du bâtiment ; militant communiste ; secrétaire de l’Union locale CGTU du Havre puis de l’Union départementale CGT.

Fernand Legagneux et Benoit Frachon
Fernand Legagneux et Benoit Frachon
Cirque d’hiver de Rouen en 1969.
Cliché transmis par Jacques Defortescu.

Fils d’un menuisier et d’une journalière, Fernand Legagneux commença à militer dans sa ville natale, Montivilliers, comme dirigeant du comité de défense des réservistes de la classe 1920. Marié en 1924 (il aura plusieurs enfants), membre du Parti communiste depuis 1925, il fut candidat communiste aux élections municipales de mai 1929, avant d’être appelé au Havre pour seconder Émile Deschamps qui prenait la succession d’Henri Gautier à la tête de l’Union locale unitaire.

Au début de l’année 1931, il supplanta au secrétariat de l’UL Deschamps accusé de manquer d’autorité et de dynamisme. Legagneux dut faire face à la puissance des organisations autonomes et organiser un embryon d’opposition au sein de l’important syndicat des dockers, avec l’aide de la cellule communiste du port. Son action ne put empêcher la diminution du nombre d’adhérents (de 8 000 de 2 000) entre 1930 et 1935. Secrétaire, Fernand Legagneux touchait 500 F par mois, soit la moitié d’un salaire de permanent. Il contribua efficacement à la réussite de la grève générale du 12 février 1934 au Havre ; l’arrêt de travail fut suivi à 70 % et de 7 000 à 10 000 personnes défilèrent du Cercle Franklin au Palais des sports. Legagneux prit la parole au meeting avec Jean Le Gall, secrétaire de l’Union locale autonome et Darius Le Corre, représentant du comité de lutte contre la guerre et le fascisme.

Il quitta ensuite Le Havre pour Rouen afin de prendre la direction de la 19e Union régionale unitaire en remplacement de Jean Rivière. L’Union locale du Havre restait cependant sous son étroit contrôle. C’est lui qui négocia avec Louis Reine la fusion des organisations unitaires et confédérées locales. Dans l’Union départementale CGT reconstituée le 22 décembre 1935, il occupa la fonction de secrétaire adjoint avant d’en prendre la direction du 5 juillet 1936 à la guerre. Son nom apparaît dans la liste des délégués aux congrès confédéraux de 1936 et 1938.

Fernand Legagneux était également un militant communiste actif. Son parti l’avait présenté aux élections législatives de mai 1932 dans la deuxième circonscription du Havre. Il se déclarait alors docker. Il recueillit 2 942 voix sur 27 176 inscrits (10,8 %), devancé par le socialiste Lescoutra (3 045 voix). Il avait été délégué au VIIe congrès du Parti communiste (Paris, mars 1932) et avait siégé au bureau régional jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Mobilisé en août 1939 dans une « compagnie spéciale », Legagneux fut fait prisonnier. À nouveau secrétaire général de l’UD de 1945 à 1955 puis président, il fut conseiller municipal et conseiller général de Rouen de1945 à 1949 puis député de 1956 à 1958. Retiré à Heugleville-sur-Scie, ses dernières activités militantes furent consacrées à la présidence de l’Amicale départementale des vétérans du Parti communiste français.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107806, notice LEGAGNEUX Fernand, Célestin par Marcel Boivin, version mise en ligne le 18 novembre 2010, dernière modification le 14 janvier 2019.

Par Marcel Boivin

Fernand Legagneux et Benoit Frachon
Fernand Legagneux et Benoit Frachon
Cirque d’hiver de Rouen en 1969.
Cliché transmis par Jacques Defortescu.
Fernand Legagneux prenant la parole en 1947 à Rouen
document IHS cgt 76

SOURCES : Arch. Nat. F7/13028, rapport du 17 juillet 1934. — Arch. Dép. Seine-Maritime, 1 MP 242, 570, 1410 ; 4 MP 1810, 2521 ; 10 MP 1409. — Cahiers du bolchevisme, n° 4, 15 février 1933. — Stéphane Courtois, La Politique du PCF et ses aspects syndicaux, 1939-1944, Annexe n° 18, thèse, op. cit.L’Humanité, 23 octobre 1972. — État civil de Montivilliers.

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