DAMIENS Marcel, Louis, Edmond

Fils d’un comptable, Marcel Damiens, mobilisé en août 1914, avait été affecté en 1916 aux Tréfileries et laminoirs du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

De retour à Rouen, il succéda à Gaston Badaille au secrétariat du syndicat CGT des Dockers de Rouen de 1919 à 1921. Il jouissait au sein de la population ouvrière de l’agglomération rouennaise d’une grande popularité. Au début de 1920, il conduisit avec succès une grève générale des dockers, mais son autorité commençait à être supplantée dans l’esprit de ses mandants par le secrétaire du comité de grève, Victor Engler.

Il prit une part active au mouvement de mai 1920, mais la police utilisa une affaire remontant au mois de mars ; ayant remarqué sur le livret de travail d’un journalier que celui-ci n’avait pas suivi le mot d’ordre de grève, il lui avait refusé l’autorisation de travailler sur le port en lui déclarant : "Dépêches toi de sortir ou je te vire à coup de botte dans le train !". Arrêté le 11 mai, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Rouen, à quatre mois de prison pour entrave à la liberté du travail au mois de juillet.

Majoritaire, il fut réélu secrétaire des dockers au début de 1921 et devint membre de la commission administrative de l’Union locale de Rouen le 20 janvier 1921.

Quelques mois plus tard, il fut pourtant déchargé de toutes ses responsabilités à la suite de la prise en main de l’UL et du syndicat par Victor Engler et les minoritaires.

Privé de toute ressource (il était permanent), il dut être interné à la Maison de santé départementale (dite Asile de Quatre-Mares) à Sotteville-lès-Rouen où il mourut le 23 mars 1926.

Marcel Damiens s’était marié le 24 août 1908 avec Gabrielle Danon à Rouen où il habitait 97 rue Eau-de-Robec.