DAUDIN Jean, Louis

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 13 juillet 1912 à Paris (Ve arr.) ; mort en janvier 1954 ; normalien, professeur agrégé de sciences physiques ; militant syndicaliste et communiste de Vendée.

Fils d’Henri Daudin, professeur agrégé de philosophie à Bordeaux, Jean Daudin entra à l’École normale supérieure en 1931. Membre des Jeunesses communistes, il mena, dès 1932, une lutte active pour créer à l’École un mouvement antifasciste uni, qui comprenait des socialistes, des communistes, des chrétiens, des inorganisés et qui groupait en 1935 la moitié des normaliens. Ce Comité antifasciste (où Robert Bouvier, Lecercle, Ch. Martin, Léopold Vigneron jouèrent un rôle important) s’associa à ceux des autres Écoles normales supérieures, et contribua de façon notable à la lutte contre les mouvements d’extrême droite en milieu étudiant, ainsi le 6 février 1934.

Jean Daudin militait aussi à l’Union fédérale des Étudiants et aux Jeunesses communistes, faisant toujours preuve d’esprit critique et d’initiative, s’interrogeant sur les causes profondes des échecs du mouvement ouvrier (sur les succès du fascisme notamment), comme de ses succès en URSS.

Au cours d’un voyage d’enseignants en Russie en 1934, il rédigea une résolution — signée par 40 membres de la délégation sur 42 — qui faisait l’éloge de « l’œuvre magnifique des réalisations socialistes ».

Agrégé de physique en 1935, il fut nommé au lycée de La Roche-sur-Yon (Vendée). Il anima, avec des collègues non communistes comme Jean Château, une intense propagande en faveur du Front populaire (création de comités locaux de Front populaire, défense des travailleurs du Bâtiment en grève à La Roche-sur-Yon). Il assista au congrès d’unité de Toulouse au titre de la Fédération générale de l’enseignement. En 1937, au congrès de l’UD de la CGT à La Roche, il fut élu membre de la CA. Il fit aussi partie du secrétariat fédéral du PC de Vendée. En 1938, il obtint une bourse de recherches et s’orienta vers l’étude des rayons cosmiques, au laboratoire de Pierre Augé à Paris. Il participa alors en avril 1939, à la fondation de l’UEC (Union des étudiants communistes) et fut membre du premier bureau national avec Francis Cohen, Emma Choury, Yvon Djian, Robert Faure, Pierre Hervé, Maurice Laban, Pierre Lamandé, Yves Moreau, Henri Rack, Olivier Souef et Paul Théanor. Il appartint également à la CA du Syndicat de l’enseignement supérieur.
Son dernier domicile connu avant le guerre était 10 rue Barrault à Paris.

Pendant la guerre, il milita au PC clandestin. Dès l’hiver 1940-1941, il participa aux activités antinazies des intellectuels communistes avec Solomon, Henri Wallon. Repéré par la police, il passa en zone non occupée et travailla plusieurs mois à Largentière (Ardèche) où il découvrit des propriétés importantes du rayonnement cosmique. Atteint de tuberculose, il dut interrompre ses activités de 1943 à 1945. Il reprit avec succès ses travaux sur le même sujet au Pic du Midi.

Il écrivit et réfléchit beaucoup sur les événements politiques et culturels (articles sur Pascal, Rousseau, Michelet). Il milita au PC et surtout au Mouvement de la Paix à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Atteint de leucémie en 1953, il mourut en janvier 1954. Il était marié et père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article108260, notice DAUDIN Jean, Louis par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 3 janvier 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13022, F 1a/3655. — Arch. Dép. Vendée, 4 M 405, 11 M 215-231. — Bulletin SNI de Vendée, n° 3, mars 1936 et n° 2, février 1937. — Compte rendu du XXIVe congrès national CGT de Toulouse (1936). — Nouvelle Critique, janvier 1964 (article de F. Cohen). — G. Cogniot, Parti pris, t. 1, p. 205. — J. Varin, Jeunes comme JC, op. cit. — Note de Ph. Malrieu.

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