DEBAZAC Eugène, François

Par Antoine Olivesi

Né le 17 février 1888 à Gardanne (Bouches-du-Rhône) ; mort le 10 août 1953 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; instituteur puis professeur à l’École primaire supérieure d’Aix-en-Provence ; militant socialiste SFIO, maire d’Aix en 1925, militant syndicaliste cégétiste.

Membre du Parti socialiste SFIO, Eugène Debazac fut candidat sur la liste Pellegrin aux élections municipales à Aix, en 1925, et, son chef de file ayant été battu, ce fut lui qui fut élu maire de la ville, le 17 mai, par 19 voix sur 27. L’Inspecteur d’Académie du département demanda au préfet de lui enjoindre de choisir entre ses fonctions de maire et celles d’enseignant. Il choisit la mairie et fut soutenu, pendant son mandat, par le périodique socialiste, La République aixoise. Le soutien fut nécessaire contre les attaques de la droite battue par surprise mais très virulente.

Au cours de la même année, il fut élu membre de la commission dite de la presse au Congrès de l’Internationale Socialiste qui se tint à Marseille et, l’année suivante, il présida le congrès fédéral SFIO qui se déroula à Aix, le 9 mai.

Mais en tant que maire de gauche dans une ville traditionnellement modérée, sa gestion fut rapidement critiquée quant à ses méthodes et surtout en raison du problème de la rénovation de la station thermale aixoise. En novembre 1927, dix conseillers municipaux démissionnèrent et l’un d’eux, le recteur honoraire Jules Payot, accusa, dans Le Mémorial d’Aix (27 novembre), « Debazac, le plus médiocre des professeurs de l’École supérieure... porté par hasard au poste d’administrateur de la cité... — de faire — preuve d’une brutalité grossière et d’une étroitesse d’esprit d’homme de parti. » Le même journal reprocha à Debazac « d’avoir ruiné Aix » par sa gabegie financière.

Debazac se défendit à propos d’Aix-Thermal et reçut l’appui de Gabriel Baron qui rejeta sur les administrateurs du Casino d’Aix et Le Petit Marseillais la responsabilité de l’affaire et présenta le maire comme une victime des financiers. Les élections complémentaires furent du reste une victoire pour les candidats de la liste favorable à Debazac qui l’emporta avec environ 500 voix de majorité.

Mais au renouvellement de 1929, Debazac ne fut pas réélu, d’autant plus qu’il avait rompu avec la SFIO et entraîné une partie de la section d’Aix dans la dissidence, la majorité se prononçant pour la liste Pellegrin. Malgré l’arbitrage de Félix Gouin, les listes de gauche ne purent s’entendre et la mairie d’Aix retourna à la droite. Celle-ci ne manqua pas d’accabler Debazac « administrateur incapable, maire lamentable », etc. (Le Mémorial d’Aix, 28 avril 1929) tandis que Le Phare Rouge, organe socialiste, invitait le congrès fédéral SFIO à sanctionner son indiscipline.

Debazac évolua ensuite vers le socialisme indépendant et obtint 254 voix lors d’une élection partielle pour le conseil général dans le canton d’Aix-Nord, en décembre 1934.

Il demeurait, à cette date, secrétaire du syndicat CGT des Professeurs de l’École primaire supérieure d’Aix qui ne comptait qu’une douzaine de membres. À l’époque du Front populaire, Debazac présida une réunion de l’ARAC à Aix, en présence de Jacques Duclos, le 4 janvier 1936.

Eugène Debazac mourut à Aix le 10 août 1953. La Provence libérée hebdomadaire socialiste aixois publia une brève nécrologie et un avis de décès le 15 août : « Le regretté défunt, professeur au collège moderne d’Aix avait été maire de notre ville de 1925 à 1929. Il appartenait à ce moment-là, au Parti socialiste. À l’expiration de son mandat, il s’était retiré de la vie politique. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article108471, notice DEBAZAC Eugène, François par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 11 août 2022.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, VM2/255, 257 et 276 ; M6/10808, 10809 et 11379 ; XIV M 24/62. — Arch. Mun. d’Aix, K2/27, 30 et 33. — Le Mémorial d’Aix (numéros cités). — Le Phare Rouge, 1er juin 1929. — Rouge-Midi, 8 décembre 1934. — Le Petit Provençal, 25 août 1925 et 10 mai 1926. — La République Aixoise, entre 1925 et 1929. — La Provence Libérée, 15 août 1923. — Brigitte Béguier, Les élections municipales à Aix-en-Provence, de 1919 à 1929, Mémoire de Maîtrise d’histoire, Aix, 1976. — Date de décès communiquée par la fille du militant.

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