DEBIZET André

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 5 mars 1876 à Ronnet (Allier), mort le 15 juillet 1951 Montluçon (Allier) ; forgeron à l’usine Saint-Jacques (Montluçon) ; secrétaire-adjoint de l’Union Centrale des Travailleurs Métallurgistes 1919 puis secrétaire général 1923-1924 ; un des fondateurs du parti Communiste à Montluçon ; conseiller municipal de Montluçon 1919-1925, conseiller général du canton de Montluçon-ouest 1922-1928.

Fils d’un tisserand, André Debizet épousa, le 17 juin 1899, à Montluçon, Mélanie Laugere. Il habita 16 rue de la Septrée. Selon un rapport de police, c’était un ouvrier habile, apprécié de ses chefs. Durant la Première Guerre mondiale, André Debizet fut détaché à l’usine Saint-Jacques de Montluçon (compagnie Châtillon-Commentry). L’Union Centrale des Travailleurs de la Métallurgie (UCTM) le désigna comme délégué au congrès de la 5e Région des Métaux (Vierzon, le 7 mars 1920). L’UCTM ayant opté pour la CGTU, il devint un dirigeant du syndicat très écouté, élu en 1922, délégué ouvrier, il conseilla d’adopter une attitude courtoise en prévenant les patrons du chômage du 1er mai, il appela les métallurgistes à l’unité. Il mena l’opposition au « majoritaire » Félix Parizot afin de prendre le contrôle de l’UCTM. En août 1923, il expliqua, au conseil syndical, sa politique en direction des polonais dont un certain nombre vint renforcer les effectifs du syndicat unitaire. Selon les rapports de police, il souhaita passer la main en mars 1923, mais ne démissionna qu’en janvier 1924, il justifia sa décision par le fait : « il ne me plait pas, étant à la tête d’une organisation ouvrière, de recevoir des observations de gens qui sont à la tête d’une organisation politique ». Sur les grèves en cours, il critiqua Louis Vénuat, absent, l’intérim étant assuré par Maurice Pinguet, il refusa à nouveau la direction du syndicat. Il annonça qu’il ne chômerait pas le 1er mai 1924. Il fit, seul, en juillet 1924, une grève des bras croisés durant deux jours ! Il ne participa pas à la grève du Parti communiste et de la CGTU de 1925 contre la guerre du Maroc ce qui provoqua quelques remous. En janvier 1925, André Debizet se demanda s’il reprendrait sa carte cependant, il cotisa à l’UCTM jusqu’en juin 1926. Il travailla à l’usine Saint-Jacques jusqu’à sa retraite.
Le 30 novembre 1919, il fut élu sur la liste socialiste conduite par Paul Constans, il fut l’un des fondateurs du parti communiste dans l’Allier à la scission de 1920-1921. Ils furent six conseillers municipaux, sur trente, à rejoindre le parti communiste. Il fut élu aux élections cantonales de mai 1922 de Montluçon-ouest en battant Paul Constans. En mai 1925, André Debizet et Ernest Montuses menèrent une liste communiste aux municipales qui fut battue par celle conduite par e socialiste Paul Constans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article108491, notice DEBIZET André par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 14 avril 2021.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. de l’Allier, 1M267 ; 1R739. — Arch. de l’IHS-CGT de l’Allier carton des métaux, registre des adhérents de l’UCTM.

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