DE FAUCONNET Robert, Marie

Robert De Fauconnet, dont le père avait été tué à la guerre de 1914-1918, fut élevé par sa mère. Dès l’âge de dix-sept ans, il s’engagea dans l’action militante en rejoignant l’Opposition de gauche trotskyste regroupée dans la Ligue communiste, il participa à l’animation du groupe marseillais. Secrétaire quelque temps pour la ville de Marseille, il représenta ses camarades à diverses conférences nationales de la Ligue.

Diffuseur de La Vérité, hebdomadaire de la Ligue, il participa au congrès national du 24 août 1934 qui décida l’adhésion individuelle de ses membres au Parti socialiste SFIO et il devint adhérent de la section des Jeunesses socialistes du quartier des Chartreux à Marseille. En janvier 1936, il quitta les Jeunesses socialistes pour adhérer aux Jeunesses socialistes révolutionnaires qui venaient de se constituer. Il fut aussi un participant assidu des réunions du groupe « Hyperpole », politique et littéraire, qui se réunissait dans une brasserie de La Canebière.

Effectuant son service militaire, il fut affecté à un régiment de Chasseurs alpins. Il écrivit alors : « J’avais promis, en partant, de rester calme et de n’être condamné — si condamnation il devait y avoir — que pour travail politique. Hélas ! Je crois bien de ne pouvoir tenir complètement cette promesse ». Il subit une série de peines de prison et il prit alors une décision qui devait décider de sa vie : fin juin 1936, il déserta et passa clandestinement en Catalogne espagnole.

À Barcelone, il participa à l’organisation d’un groupe trotskyste et fut élu à son Comité central. Avec la guerre civile, celui qui avait été si rétif à la discipline militaire d’une armée qu’il détestait, s’engagea dans la colonne « Lénine » organisée par le Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM). Il partit pour le front et fut tué au début de septembre 1936, près de Huesca.

Son enterrement à Barcelone, fut suivi par des milliers de miliciens, Jean Rous* envoyé du Secrétariat international trotskyste, prit la parole ainsi que des responsables du POUM. Un incident marqua la cérémonie : le service d’ordre du POUM intervint lorsque des militants tentèrent de déployer le drapeau de la IVe Internationale sur le cercueil.