DEGUISE Olivier [DEGUISE Jules, Félix, Eugène, Olivier]

Par Justinien Raymond

Né le 21 janvier 1871 à Beauvois-en-Vermandois (Aisne), mort le 5 novembre 1922 à Paris ; journaliste ; militant socialiste et député de l’Aisne ; membre suppléant de la CAP en 1918.

Olivier Deguise
Olivier Deguise
Encyclopédie socialiste

Olivier Deguise était fils d’instituteur. Après des études secondaires, il fut reçu à la licence ès lettres et devint maître d’études de collège puis précepteur dans une riche famille de Bohain (Aisne) qui le congédia à cause de ses opinions. Tout jeune, Deguise s’était donné à l’action socialiste. Entré comme employé dans une usine, il dut bientôt quitter Bohain pour se fixer à Valenciennes où il fut correspondant du Réveil du Nord. Orateur et bon journaliste, il participa à la propagande dans le Nord, mais sans jamais perdre le contact avec l’Aisne. Il appartenait à la Fédération socialiste indépendante de son département dont il représenta deux groupes au Ier congrès général socialiste de Paris, salle Japy (1899) : « l’Aurore sociale » de Bohain et le Comité républicain socialiste de Fresnoy-le-Grand. Avec sa Fédération, il adhéra en 1902 au Parti socialiste français jusqu’à l’unité de 1905.

Olivier Deguise se confond peut-être avec Deguise — sans indication de prénom — qui fut délégué par la Fédération du Nord aux congrès du Parti socialiste SFIO à Saint-Quentin (1911) et à Brest (1913).

Aux élections législatives de 1914, Olivier Deguise fut élu député pour une législature dans la 2e circonscription de Saint-Quentin. Au premier tour il devança le candidat radical (4 900 voix contre 4 337) et, le 10 mai, battit le candidat de droite Desjardins par 7 635 suffrages contre 7 085.

Mobilisé comme garde-voies au début des hostilités, il reprit quelques mois plus tard sa place au Palais-Bourbon et s’attacha à la défense de ses compatriotes des régions occupées. En 1916, il avait demandé à interpeller le gouvernement sur le rétablissement du maréchalat en faveur du général Joffre.

En 1919, Olivier Deguise fut élu conseiller général de l’Aisne par le canton de Bohain, et, second sur la liste socialiste, il fut réélu député par 24 235 voix sur 85 109 votants. Il réserva surtout son activité aux réfugiés et rapatriés des régions libérées. Délégué au congrès de Tours (1920), il resta à la SFIO. Mais, atteint d’une maladie de cœur, il mourut bientôt à cinquante et un ans. Lors de son incinération au Père-Lachaise, treize discours furent prononcés, notamment par Ringuier* au nom de la Fédération socialiste de l’Aisne, Meunier, au nom de la Grande Loge de France (il appartenait à la branche déiste de la FM), E. Poisson, au nom du Parti socialiste, Guernut, au nom de la LDHC, Lucien Le Foyer, au nom de l’Union populaire pour la paix.

Le 28 août 1923, un monument à la mémoire d’O. Deguise, fut inauguré dans le parc du Bois des Berceaux, à Bohain.

Olivier Deguise était le père de Jean Deguise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article108745, notice DEGUISE Olivier [DEGUISE Jules, Félix, Eugène, Olivier] par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 29 novembre 2022.

Par Justinien Raymond

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SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Compte rendu du congrès de la salle Japy. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., p. 27 à 35, passim. — L’Humanité, 26 juin 1914. — Renseignements fournis par M. Dumas (Aisne). — Le Combat, 10 novembre 1919, 11 novembre 1922, 22 et 29 janvier 1921. — J. Jolly, Dictionnaire des Parlementaires.

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