DELHOMME Édouard, Émile

Édouard Delhomme eut une enfance peu heureuse. Son père, restaurateur à Poitiers mourut alors qu’il avait dix ans et sa mère, ayant vendu les meubles, quitta la ville, « se remit en ménage » et délaissa son fils livré à lui-même selon son autobiographie. Il abandonna l’école pour travailler chez des petits patrons vendant des glaces l’été dans le Midi jusqu’en 1914. En juillet de cette année il fut arrêté et placé aux enfants assistés dans un centre de Gironde jusqu’en 1918. Il vint alors à Saint-Denis (Seine) en juillet pour travailler, jusqu’à son service militaire qu’il effectua à Vernon (Eure) de mars 1920 au 1er*août 1922. À sa libération il se fit embaucher à la STCRP où il fut révoqué du 5 juin 1928 au 28 juin 1931. Le 18 décembre 1931 il était désigné comme secrétaire général du syndicat unitaire « des » TCRP. Il avait épousé le 3 juin 1922, à Saint-Denis, Germaine Cléroy. Le couple eut trois enfants, deux garçons, une fille.

Édouard Delhomme adhéra au syndicat unitaire de la STCRP dès sa fondation en 1923 et, en février 1926, au Parti communiste. Il avait cependant déjà été candidat comme sympathisant communiste à une élection municipale complémentaire en décembre 1925, sur la liste dirigée par Louis Laporte* et Camille Villaumé*, recommandé par Georges Beaugrand* alors secrétaire du 9e Rayon. Après son adhésion il créa la cellule 917 qui rassemblait les communistes de la STCRP. Il ne quitta pas son travail quand il fut devenu le 2 septembre 1925 troisième adjoint puis, après sa démission le 3 février 1927, réélu 4e adjoint le 18.

Édouard Delhomme se présenta aux élections du 5 mai 1929 en quatrième position de la liste Bloc ouvrier paysan. Il accéda au poste de premier adjoint le 17 mai 1929 après le refus de Louis Laporte. Delhomme démissionna avec tout le conseil le 15 février 1930. Élu sur la liste Jacques Doriot* le 23 mars 1930 — voir Gaston Venet* —, il fut nommé premier adjoint le 30 mars 1930 mais le conseil de préfecture le révoqua le 19 janvier 1931. Il démissionna le 13 février 1932. Le conseil municipal l’élut quatrième adjoint le 18 février 1932.

Édouard Delhomme déclarait, en 1933, que son activité était surtout syndicale. Il fut actif dans la conduite d’une grève à l’usine « La Fournaise » de Saint-Denis et il fut révoqué des Transports parisiens en mai 1928 alors qu’il était, dit-il, au « Conseil d’administration » du syndicat. A sa réintégration en 1931 il délaissa son poste d’adjoint au maire pour se consacrer à la direction du syndicat unitaire où il dirigea la lutte « contre la minorité Deveaux-Fabre-Fournol ». Il était toujours secrétaire de son syndicat en 1934.

Il affirmait avoir une « position toujours inébranlable quant aux objectifs du Parti » : partisan de la ligne classe contre classe, opposé à la politique du « groupe ». Il fut délégué à la conférence régionale et au congrès du Parti communiste en 1929. Il fut nommé à la CCP (Commission de contrôle politique). Il avait fourni de gros efforts pour son éducation politique rappelant que jusqu’à l’âge de 22 ans il ne « savait presque pas écrire », puis qu’il s’était mis à lire des brochures du parti.

Édouard Delhomme était alors président de la coopérative de consommation de Saint-Denis « La Famille ». En mai 1931, il effectua, comme délégué de sa coopérative, un voyage d’études en URSS. L’Émancipation publia un compte rendu de sa visite. Très discipliné, il avait dirigé dans cette coopérative « la lutte du parti contre les petits-bourgeois la tête de qui il y avait mon frère ». Il était également un des administrateurs d’une autre coopérative, « La Famille nouvelle ».

Favorable à la majorité doriotiste du rayon de Saint-Denis en 1934, Édouard Delhomme était membre du bureau du rayon en mai 1935. Il fut élu sur la liste Doriot aux élections municipales du 5 mai 1935 et nommé quatrième adjoint le 12 mai.

Il se remaria le 16 mai 1936 avec Georgette Winckler avec laquelle il eut deux enfants.

On ignore son destin entre 1935 et son décès en 1973.