DELPIERRE Voltaire

Par Daniel Grason

Né le 9 novembre 1901 à Seclin (Nord), mort le 2 décembre 1977 à Moisselles (Val-d’Oise) ; machiniste à la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP) ; conseiller municipal communiste de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine) ; interné.

Fils de Jean, journalier né à Ploegsteert et d’Isabelle, née Vanderborgt à Gand (Belgique), fileuse de lin, Voltaire Delpierre épousa le 15 ou le 29 septembre 1923 Germaine Foulon à Templemars (Nord). Le couple emménagea en avril 1928 au 1 rue de l’Avenir à Gennevilliers, huit enfant naquirent, quatre étaient vivants en 1941.
Voltaire Delpierre travailla dès 1928 comme machiniste à la STCRP au dépôt d’Asnières, il fut élu conseiller municipal communiste de Gennevilliers lors des élections partielles des 14 et 21 octobre 1934, sur la liste conduite par Jean Grandel*. Réélu le 5 mai 1935. Dès son élection, il milita plus particulièrement parmi les jeunes, il dirigea en 1936-1937 une colonie de vacances.
Du bureau de recrutement de Lille, il était mobilisé le 2 septembre 1939, renvoyé dans ses foyers en août 1940. Pendant sa mobilisation, il fut déchu de son mandat par un arrêté du Conseil de Préfecture de la Seine du 9 février 1940. Il reprit son travail, la direction de la STCRP le licencia le 16 novembre 1940 en raison de son action syndicale, en application de la loi du 17 juillet 1940.
Le 1er juin 1941 il se présenta à la police, probablement au commissariat d’Asnières. Selon une note du 5 juin 1941 du cabinet du préfet (N° 5399.I), il déclara qu’il était en désaccord avec l’action communiste clandestine et qu’il avait du reste suffisamment payé son erreur passée ayant été suspendu de ses fonctions de machiniste à la STCRP. Il prit l’engagement de ne se livrer à l’avenir à aucune activité communiste. Méfiante la police le maintenait sous surveillance quelques semaines. Une tâche d’autant plus aisée, il travaillait au Pioner Park , parc de réparation et d’entretien du matériel militaire de l’armée allemande sur le port de Gennevilliers.
Une opération d’ensemble des services policiers et de la gendarmerie eut lieu le 24 septembre 1942. Ce jour-là, 1621 militants communistes où considérés comme tels étaient interpellés. L’objectif était de dissuader ceux et celles qui n’étaient pas engagés dans la Résistance, Voltaire Delpierre était de ceux-là, il fut interné au camp de Pithiviers (Loiret).
Son épouse écrivit le 23 octobre et le 2 novembre 1942 au préfet de police, elle faisait part e ses difficultés, elle était physiquement dans l’impossibilité de travailler avec quatre enfants à élever âgés de 16 ans, 10 ans, 3 ans et 11 mois et demi. Elle assurait que son mari alors qu’il était mobilisé avait posté une lettre à Mirecourt (Vosges) dans laquelle il annonçait sa démission du parti communiste. Il confirma sa décision dans le courant du mois de décembre 1940 et demanda sa réintégration à la STCRP. Elle rappelait qu’une perquisition domiciliaire effectuée début juin 1941 s’était révélée infructueuse. En conclusion, elle demandait la libération de son mari. Sur sa dernière lettre, deux mots ont été écrit en marge « à libérer ».
Après deux mois d’internement, Voltaire Delpierre fut libéré le 17 novembre par arrêté du Préfet du Loiret en date du 20 novembre 1942.
Victor Delpierre mourut le 2 décembre 1977 à Moisselles (Val-d’Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article109260, notice DELPIERRE Voltaire par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 février 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 et Versement 10451/76/1. (Notes de Claude Pennetier). – Arch. PPo. 1W 0654, BA 1836. – Arch. Dép. du nord état civil de Seclin 1Mi EC 560 R 002.

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