DERVILLY Pierre

Par Gilles Pichavant

Né le 4 décembre 1892 à Saint-Père (Ille-et-Vilaine) ; marin ; secrétaire du syndicat CGT des Inscrits maritimes de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) puis secrétaire du syndicat CGT des travailleurs de la mer de Dieppe (Seine-Inférieure).

Pierre Dervilly fut secrétaire du syndicat CGT des Inscrits maritimes de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) jusqu’en 1927 date à laquelle il quitta Saint-Malo pour Dieppe dans le but d’y relever le syndicalisme à la demande de la Fédération. Il fut remplacé à Saint-Malo par Batas puis par Dieulesaint à partir de 1930.

Devilly arriva à Dieppe le 28 juin 1927, avec comme mission, d’après la police, de « noyauter une organisation syndicale de création récente appelée les Laboureurs de la mer, née d’une scission perpétrée à l’instigation de (Ange) Rivelli de Marseille, (Auguste) Durand de Bordeaux, et de Amédée Sonnier de Rouen », ce qu’il fit. (Voir aussi la notice d’Eugène Ehlers).

Il en devint le secrétaire et la transforma en syndicat CGT confédéré des travailleurs de la mer de Dieppe. Il en fut le secrétaire de 1927 à 1936, puis secrétaire du syndicat des marins CGT réunifié jusqu’en août-septembre 1936.Dans une lettre en date du 18 juillet 1827 la police dit de lui : « on le croit veuf et sans enfant, acquis à l’idée socialiste et répugner aux conceptions communiste. Il est calme et sympathique, taille 1 m 70 cheveux et sourcil châtain, nez moyen, moustache châtain taillée, visage plein et coloré, forte corpulence, habituellement vêtu d’une veste bleu marin, pantalon de même nuance, chemise décolletée, chaussé de feutre et coiffé d’une casquette marine à larges bords orné d’un attribut ». Il fut domicilié rue Canu à Dieppe jusqu’en 1936.

Le 30 novembre 1927, il participa à une réunion des marins organisée à Dieppe par la fédération CGTU des ports et docks, et proclama tout d’abord « qu’il avait fait tous ses efforts pour faire échouer cette réunion essentiellement communiste  », et ajouta « que le PC serait toujours combattu par lui ». Le bureau de l’assemblée lui proposa cependant, dans une démarche unitaire, de représenter les dieppois au congrès de Quimper de la CGTU, ce qu’il refusa. Delestre fut élu délégué.

Pierre Dervilly fut secrétaire adjoint de l’Union des syndicats ouvriers confédérés de Dieppe de la fin des années 20 jusqu’à 1936, et participa aux réunions précédant la réunification des unions locales confédérés, unitaires et autonome de Dieppe. Il fut membre de la commission administrative de l’union locale réunifiée jusqu’en août-septembre 1936.

Lors d’une assemblée générale des syndicats de l’union locale qui eut lieu le 8 août 1936 il fut mis en cause pour sa gestion du syndicat des marins par le secrétaire général de l’Union locale réunifiée, Marcel Dufriche, sur la base de courriers envoyés à l’Union locale de Dieppe par le secrétaire général de la fédération des marins Eugène Elhers. Au cours de débat il fut également critiqué par l’ancien secrétaire de l’Union locale confédérée, René Rouyer, pour son attitude pendant les grèves de juin. L’AG de l’UL décida de convoquer une Assemblée générale des marins les 17 et 18 août à 18 heures, pour désigner un nouveau bureau du syndicat. Le 2 septembre 1936, 650 à 700 inscrits maritimes se mirent en grève. Ils immobilisèrent 50 bateaux. Les armateurs en désarmèrent 13. Le 3 septembre ce fut au tour des chefs mécaniciens des chalutiers de Dieppe de se mettre en grève. Le poisson ne fut pas débarqué. La grève durera 3 semaines, et touchera en même temps le Havre et Rouen. C’est dans ce contexte que Pierre Dervilly fut remplacé comme secrétaire du syndicat des marins, puis à l’union locale par Charles Delaby.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article109676, notice DERVILLY Pierre par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 3 mars 2022.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine — Arch. Dép. Seine-Maritime, 10M381, 1Z14, — La Vigie de Dieppe (1936-1937) et L’Impartial de Dieppe (1936-1937), fonds ancien de Dieppe. — « 1936, ils ont lutté ils ont gagné, histoire des grèves en Seine-Inférieure », IHS-CGT-76, mai 2006.

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