DORMOY Alexandre

Par J. Raymond

Né le 1er novembre 1858 à Vierzon-Village (Cher) ; mort le 12 mai 1950 à Lignerolles (Allier) ; militant socialiste de l’Allier ; conseiller municipal et maire de Montluçon.

Alexandre Dormoy avait sept ans quand son père et sa mère, avec leurs cinq enfants, chassés du Cher par la fermeture des usines de fer de Rosières, se fixèrent à Montluçon. Au sortir de l’école primaire, il fut ouvrier métallurgiste et participa, quelques années plus tard, à la fondation du syndicat local de la métallurgie.

Il entra dans le mouvement socialiste sur les pas de son frère aîné Jean, au premier groupe du Parti ouvrier de Montluçon. Resté longtemps simple militant, il fut par la suite délégué aux congrès du POF : 1898, 1899, 1900, 1901 et 1902, ainsi qu’aux congrès des salles Japy (1899) et Wagram (1900). Il ne sortit de l’ombre que lorsque la maladie, puis la mort obligèrent son frère à quitter la scène et il bénéficia alors du prestige attaché à son nom dans le milieu ouvrier. En 1898, à l’occasion d’élections complémentaires, il entra au conseil municipal de Montluçon et fut élu deuxième adjoint au nouveau maire Paul Constans auquel il succéda en 1902, à la tête de l’administration municipale, quand ce dernier devint député. Au renouvellement de 1904, il se battit « pour les égouts contre les casernes » et fut chassé de la mairie, avec tous ses camarades, par la liste modérée que soutint le commerce local, « pour les casernes contre les égouts » (l’Humanité, 13 mai 1904). En 1906, à l’issue d’élections partielles, il rentra à l’Hôtel de Ville et y mena une vigoureuse opposition qui permit au Parti socialiste de reprendre la mairie en 1908, lui seul étant battu de huit voix par le maire sortant. Réélu en 1912, il devint le premier adjoint de Constans. Il conserva cette fonction jusqu’en 1926. Alexandre Dormoy fut donc étroitement associé à l’œuvre locale de ce dernier dont il était comme la doublure municipale.

Il ne s’évada guère de ce rôle. Toutefois, en 1901, il porta le drapeau du POF dans le canton de Montluçon-Est, alors très à droite. Il fit campagne, sans souci d’un impossible accès au conseil général ; il fonda des groupes dans un fief jusqu’ici rebelle à l’organisation socialiste et, à la surprise générale, recueillit 1 393 suffrages, talonnant son vainqueur, élu avec 1 395. Mis en vedette, il fut, en décembre 1901, choisi comme secrétaire de la Fédération de l’Allier du Parti socialiste de France, née de la fusion du POF, le sien, et du PSR. Il abandonna cette fonction en 1903, mais resta membre du conseil fédéral. En 1905, avec son Parti, il entra à la SFIO.

Alexandre Dormoy quitta le conseil municipal de Montluçon en 1935 pour vivre dans la retraite en banlieue montluçonnaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article110525, notice DORMOY Alexandre par J. Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par J. Raymond

ŒUVRE : A. Dormoy collabora aux journaux locaux de son parti : Le Socialiste de l’Allier, organe du POF, Le Combat, organe de la Fédération du PS de France, qui remplaça l’organe du POF et celui du PSR, Le Toscin populaire, et dont le 1er n° est du 18 octobre 1903.

SOURCES : Enquête auprès de Mlle Jeanne Dormoy, sa nièce, et à la mairie de Montluçon. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, I, op. cit., pp. 72 à 88, passim. — Louis Révelin, « Le patriotisme à Montluçon », l’Humanité, 13 mai 1904.

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