DREYFUS Georges

Par Justinien Raymond

Né vers 1880 à Belfort, mort subitement le 23 mai 1927 à Paris ; employé de commerce ; militant socialiste du Territoire de Belfort et des Vosges.

À la suite d’une réunion publique de Maxence Roldes à Belfort en 1898, G. Dreyfus, appelé aussi Dreyfus-Lièvre, prit l’initiative de fonder un groupement socialiste. Quelques jours plus tard naquit le « Réveil social » qui s’affilia à l’Alliance communiste, puis, avec elle, en 1901, entra au PS de France. En 1899, Dreyfus soutint les grévistes du Territoire auprès de Pierre Biétry, alors dans sa phase révolutionnaire. En 1900, aux grèves de Giromagny, il fut arrêté. Il représenta ses camarades à Paris, salle Wagram au congrès national et au congrès international (1900). En 1904, il participa au congrès du PS de France à Lille. Son action s’étendit à tout le Territoire de Belfort ; il aida à la création de syndicats, à la naissance des groupes socialistes de Valdoie et de Giromagny.

En 1905, après l’unité, Dreyfus assura pendant les sept mois où il vécut la vie du Travailleur du Haut-Rhin, organe de la fédération socialiste SFIO et il représenta cette dernière, en octobre, au congrès national de Chalon-sur-Saône. Aux élections législatives de 1906, après une campagne de cinquante réunions dans la 1re circonscription de Belfort, il obtint 374 voix. À la fin de l’année, Dreyfus quitta Belfort pour le département des Vosges. Le mouvement socialiste du territoire souffrit de ce départ jusqu’au moment où, en 1908, L.-O. Frossard* prit la relève.

Installé à Remiremont où il finira par être négociant, Dreyfus continua à militer dans la fédération socialiste des Vosges née à la veille de l’Unité. Il collabora à la presse locale, à la propagande, à la vie fédérale. Dès 1908, il fut délégué au Conseil national de la SFIO. Il fut envoyé aussi aux congrès nationaux de Nancy (1907), Saint-Étienne (1909) et Saint-Quentin (1911). Au congrès fédéral de 1912, il combattit la motion de Rambervillers qui invitait les socialistes à quitter la Franc-Maçonnerie. En 1910, candidat aux élections législatives dans l’arr. de Remiremont, il rassembla 1 688 électeurs. Trois mois plus tard, pour le conseil général dans le canton du Thillot, il recueillit 949 voix. En 1911, Georges Dreyfus fut un des orateurs du meeting pacifiste franco-allemand organisé à Bussang par la fédération des Vosges et le parti socialiste de l’Alsace annexée.

Mobilisé du 31 juillet 1914 au 6 mars 1919, G. Dreyfus reprit son action dès son retour à la vie civile, comme journaliste socialiste, comme délégué au Conseil national, comme candidat à la députation sur la liste socialiste en 1919, comme candidat d’union des gauches au conseil général en 1925. Il était alors vice-président de la fédération vosgienne à la Ligue des droits de l’Homme.

Une mort prématurée et subite interrompit son action.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article110699, notice DREYFUS Georges par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : G. Dreyfus a collaboré au Travailleur du Haut-Rhin, à L’Ouvrier vosgien, au Courrier lorrain qui prit la suite de l’Ouvrier vosgien en 1913 à l’échelon régional et au Travailleur vosgien, organe fédéral au lendemain de la guerre. Dreyfus appartint à son comité de rédaction.

SOURCES : Arch. Dép. Territoire de Belfort, série M, 1898-1913. — L’Ouvrier vosgien, 10 octobre 1909 au 8 février 1912. — Le Travailleur vosgien, 25 juillet 1925-28 mai 1927. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 507-508 ; 563-564.

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