DUBREUILH Louis [DUBREUILH Jean, Louis, Laurent]

Par Justinien Raymond

Né le 18 mars 1862 à Ribérac (Dordogne), mort le 24 juillet 1924 à Neuilly-sur-Marne ; publiciste ; militant socialiste ; secrétaire de la SFIO de 1905 à 1918.

D’abord étudiant en médecine, puis entré dans le mouvement socialiste par le journalisme bordelais, L. Dubreuilh, bon orateur, fut un actif propagandiste, mais surtout l’homme de l’organisation intérieure des groupements dans lesquels il milita successivement. Devenu journaliste professionnel, il fonda en 1904 le syndicat des journalistes siégeant à la Bourse du Travail de Paris.

Socialiste, il milita aux côtés de Vaillant au Comité révolutionnaire central (CRC), devenu en 1898 le Parti socialiste révolutionnaire (PSR). Mais il inspira toujours confiance aux diverses tendances socialistes et quand elles se rapprochèrent dans le combat dreyfusard, il fut nommé secrétaire de leur comité d’entente. En cette qualité, il fut la cheville ouvrière du premier congrès général des organisations socialistes à Paris, salle Japy (décembre 1899). Il y portait le mandat de l’Union des Travailleurs socialistes du Grand-Montrouge. Il siégea régulièrement dans tous les congrès généraux comme dans ceux de son propre parti ainsi qu’au congrès international d’Amsterdam (1904). Dès sa constitution en 1901 par l’alliance des guesdistes et des blanquistes, Louis Dubreuilh fut le secrétaire général du Parti socialiste de France.
Membre de la commission d’unification en 1905, il fut son rapporteur devant le congrès d’unification de Paris, salle du Globe (avril). Membre de la première CAP de la SFIO, il fut porté au secrétariat général du parti unifié et il occupa cette fonction jusqu’au renversement de majorité, d’abord au cours du Conseil national des 28-29 juillet 1918, puis lors du congrès du 6 au 10 octobre 1918. Il représenta la Fédération de la Seine à tous les congrès nationaux de cette période. D’autres Fédérations lui confièrent leurs mandats : l’Oise à Chalon (octobre 1905), la Seine-et-Marne à Limoges (1906), le Loir-et-Cher à Lyon (1912), le Gers à Brest (1913) et les Hautes-Pyrénées à Amiens (1914).

Malgré cette tâche absorbante, Dubreuilh fit cinq fois acte de candidature comme socialiste SFIO. Dans la 2e circonscription du XIIe arr. de Paris, il obtint 3 602 voix aux élections législatives de 1906. Dans le même arr., il brigua le siège de conseiller municipal du quartier Bel-Air en octobre 1909, à une élection partielle qui lui apporta, aux deux tours de scrutin, 819 et 1 149 voix sur 4 479 inscrits ; en 1912, il y obtint 919 suffrages. Aux élections législatives de 1898, il obtint 3 133 voix au premier tour et 4 681 au second tour sur 12 957 votants dans la 4e circonscription de Sceaux. En 1910, il en recueillit 2 852 dans la 2e circonscription de Corbeil.

Pendant la Première Guerre mondiale, il fut partisan de l’Union sacrée. En 1920, il fut un des 158 signataires de la motion « pour l’unité internationale », dite motion Blum, Paoli, Bracke, Mayéras présentée au congrès national de Tours (25-30 décembre 1920). L. Dubreuilh se retira ensuite dans une maison de retraite de Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise).

Le Populaire du 31 juillet 1924 annonça sa mort récente dans une maison de retraite de Neuilly-sur-Marne. Bracke lui rendit hommage dans Le Populaire du 15 août 1924.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article110943, notice DUBREUILH Louis [DUBREUILH Jean, Louis, Laurent] par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 27 novembre 2022.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Journaux auxquels collabora L. Dubreuilh : La Victoire de la Démocratie, Bordeaux (à partir de 1881). — Revue de l’évolution sociale, scientifique et littéraire (1891). — La Petite République (à partir de 1891). — Le Monde nouveau. — Le Petit Sou. — Le Socialiste, dont il fut le rédacteur en chef. — L’Humanité.
Écrits divers : Annuaire du Parti socialiste révolutionnaire et de l’Alliance communiste révolutionnaire (en collaboration avec Augustin Chaboseau), brochure, Paris, 1899. — L’Organisation socialiste I, Le Comité, Paris, 16 p. (IFHS, B. 720). — De Japy à Bordeaux, Unité interfédérale et unité révolutionnaire, Lille, 1903, In-16, 24 p. (Bibl. Nat. 8° Lb 57/13 597). — Histoire socialiste (1789-1909) publiée sous la direction de J. Jaurès. L. Dubreuilh a écrit la partie réservée à La Commune de Paris (Bibl. Nat. 4° L a 31/47).

SOURCES : Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 106. — Arlette Marchal, Le Mouvement blanquiste, de 1871 à 1905, DES. — Jean Verlhac, La Formation de l’Unité socialiste, DES Paris. — Comptes rendus du congrès de Japy (1899) et des congrès du Parti socialiste SFIO de 1905 à 1914. — Le congrès de Tours, édition critique, op. cit. — Notes de Julien Chuzeville.

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 106.

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