Né le 7 juillet 1882 à Bordeaux (Gironde), mort le 18 avril 1921 à Bordeaux (Gironde) ; ouvrier mécanicien ; secrétaire de l’Union départementale de la Gironde de 1909 à 1914, il fut alors remplacé par Maurice Bardy ; secrétaire de l’Union départementale de la Seine après la guerre et, en janvier 1921, délégué à la propagande de la CGT.
Âgé de treize ans, André Dumercq commença chez un petit patron son apprentissage de mécanicien. Quelques années plus tard, en 1898, il adhérait à son syndicat et s’intéressait à l’affaire Dreyfus. Puis il voyagea : Sénégal, Argentine, fut incorporé dans la marine de l’État et fit plusieurs croisières. Il travailla ensuite dans les ateliers de la Flotte à Rochefort. Déplacé pour indiscipline à l’île d’Oléron, puis réintégré, il termina à bord de La Carolina, bateau d’escadre en Méditerranée.
Breveté mécanicien de 2e classe de la marine marchande et libéré, Dumercq s’embarqua sur un navire de commerce français, passa mécanicien de 1re classe, puis fit une croisière de cinq mois sur un pétrolier russe.
En 1904, de retour à Bordeaux, André Dumercq travailla à nouveau dans un atelier et reprit son activité syndicale. En difficultés avec la municipalité à propos de la subvention, le syndicat des mécaniciens quitta la Bourse du Travail ; peu après, l’Union des syndicats fut dissoute. En 1909, elle se reconstitua et Dumercq fit partie de la commission exécutive. En 1911, il était, à Bordeaux, un des animateurs de la Bourse du Travail créée en décembre 1896 et adhérente de la CGT. Syndicaliste révolutionnaire, Dumercq se déclara démissionnaire à la suite du vote d’un ordre du jour approuvant le secrétaire général de la Bourse qui préconisait une tactique excluant la violence. Voir J. Mourgues*.
Dumercq assista comme délégué au XVIIIe congrès national corporatif — 12e de la CGT — tenu au Havre du 16 au 23 septembre 1912. Il s’y prononça pour l’autonomie syndicale vis-à-vis du Parti socialiste SFIO et déclara à ce sujet : il faut « une affirmation très nette des idées, des principes et de la méthode du syndicalisme révolutionnaire » (cf. compte rendu, p. 117). L’année suivante, il fut élu secrétaire général appointé de la Bourse et son entrée en fonctions fut fixée au 1er juillet. À ses côtés : Morlanne et Montalen, secrétaires adjoints ; Crispel, trésorier ; Hyspousteguy, trésorier adjoint ; Cluzeau, archiviste.
Dumercq était inscrit au carnet B.
Mobilisé en 1914 — volontaire, écrit A. Kriegel — il fit un an au front, convaincu de participer à la guerre du Droit. Il écrivait en effet à L. Jouhaux le 7 octobre 1914 : « Nous sommes pour l’instant les soldats de la liberté ». En mai 1915, il pensait sans doute toujours de même, puisque Rosmer se trouvait encore en complet désaccord avec lui (cf. Syndicalisme révolutionnaire et Communisme. Les archives de P. Monatte, pp. 129-130). Puis Dumercq dut rejoindre les rangs minoritaires puisque, le 24 juin 1916, à la commission exécutive des Métaux, il fit adopter une motion déclarant « se désolidariser complètement de l’action et de la déclaration approuvée par la majorité confédérale en vue de la conférence de Londres de juillet 1916 ».
Rallié à nouveau au point de vue de Jouhaux après la guerre, secrétaire de l’Union départementale de la Seine, il fut, en janvier 1921, délégué à la propagande de la CGT. Alité à Bordeaux où il s’était rendu pour le congrès de l’Union départementale de la Gironde, il y mourut.
SOURCES : Arch. Nat. F7/13 567, F7/13 570 et F7/13 602 (notamment, rapport préfectoral du 13 juin 1913 — État civil de Bordeaux. — L’Information sociale, 21 avril 1921. — A. Kriegel, Aux origines du communisme français, Paris, 1964, p. 69. — A. Rosmer, Le Mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale, t. II, p. 150. — Jean-Louis Robert, Les ouvriers, la Patrie et la Révolution. Paris 1914-1919, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1995.