DUPRAT Antoine

Par Antoine Olivesi

Né le 22 juin 1877 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier aux établissements militaires de Marseille puis maçon ; militant communiste des Bouches-du-Rhône, secrétaire à la main-d’œuvre étrangère.

Ouvrier aux établissements civils de la guerre de Marseille en 1924, Antoine Duprat, marié, père d’un enfant, militait alors au Parti communiste, mais nous ignorons s’il y a identité avec un Duprat qui, en mai 1913, avait été délégué des charpentiers du port de Marseille au congrès constitutif de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône.

Au congrès fédéral du PC qui se tint à Miramas, le 28 décembre 1924, Duprat était trésorier fédéral. Il présenta le rapport financier qui laissa apparaître un actif de 1 492 F en caisse le 19 décembre, et il déposa une demande de contrôle à l’égard de Carlier, ex-secrétaire fédéral. Un rapport de police du 7 janvier 1925 indique que Duprat avait été secrétaire de la 11e section communiste de Marseille puis du 10e rayon de cette ville, et qu’il exerçait « une influence assez sérieuse » sur les communistes marseillais. Le congrès de Beaucaire, en effet, confirma ses fonctions de trésorier fédéral, mais au niveau, cette fois, de la région méditerranéenne qui venait d’être constituée en janvier 1925.

Duprat fut délégué ensuite au congrès national du PC de Clichy, puis fut candidat sur la liste du Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales à Marseille en mai avec la profession de maçon associée à celle d’ouvrier civil de la guerre sur cette liste. La campagne pour ces élections provoqua un déficit de 3 200 F dans la trésorerie du Parti. Au cours de l’été, il participa à la préparation du congrès de Marseille contre la guerre du Maroc, puis s’embarqua, le 29 août 1925, avec Doriot et Barbé, sur le Lamoricière, à destination de ce pays.

Le 25 octobre, Duprat assista au congrès des JC, à Marseille, et critiqua l’attitude des socialistes marseillais sur la guerre au Maroc. En novembre, un rapport indique qu’il devait se rendre en URSS.

Il assista à la conférence du rayon communiste de Toulon, à Carnoules (Var), le 29 novembre 1925, qui fut marquée par l’élimination de Flandrin* et de Viort*, lesquels furent privés de toute responsabilité politique. Duprat fut désigné comme nouveau trésorier du rayon.

L’année suivante, en juin, Duprat vit son rapport financier désapprouvé par le rayon n° 1 de Marseille et se trouva virtuellement démissionnaire. Un rapport de police du 12 le déclarait « très contesté », ainsi que Debrienne. Au congrès régional de Beaucaire, le lendemain, Duprat ne fut pas réélu trésorier, mais il demeura au bureau régional et conserva la garde des archives de la région ; il fut délégué, de nouveau, au congrès national du PC.

Dès le mois d’août 1926, d’autres fonctions lui furent confiées : Duprat devint, en effet, secrétaire à la main-d’œuvre étrangère (MOE), dans le cadre de la 8e URU. Il s’occupa spécialement des travailleurs arabes mais en décembre 1928, il manifesta son mécontentement devant l’indifférence de la commission de propagande à l’égard des problèmes de la MOE.

Aux élections pour le conseil d’arrondissement en octobre 1928, puis aux élections municipales de mai 1929, Antoine Duprat — maçon — fut de nouveau candidat sur la liste communiste à Marseille. Il obtint en 1929, 5 091 voix au 1er tour et 6 137 au second. Duprat s’occupait encore de la MOE à la fin de l’année 1929. Il vota le rapport moral au congrès fédéral unitaire en septembre, puis fut délégué au congrès du SRI à Hambourg par la section de Marseille en octobre.

Sur les listes électorales de 1921, à Marseille, Antoine Duprat est inscrit avec la profession de carreleur et l’adresse suivante 23, rue Crémone, comme sur celles de 1913.

D’après le témoignage de Frédérix Roux-Zola, Duprat avait cessé toute activité politique et syndicale avant la Deuxième Guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article111523, notice DUPRAT Antoine par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Nat. F7/13050 et F7/13120, Bastia 23 mai 1930. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/50, M 6/10801, rapport du 30 décembre 1924 ; M 6/10802, rapports des 6 et 7 janvier 1925, des 7 et 17 octobre 1925 ; M 6/10803, rapports des 29 août, 25 octobre et 20 novembre 1925 ; M 6/10804, rapports des 11 et 15 juin 1926 ; M 6/10805, rapport du 19 août 1926 (préfet) ; M 6/10806, rapport du 12 janvier 1927 ; M 6/10807, rapport du 11 décembre 1928 ; M 6/10808, rapports des 10 septembre et 10 octobre 1929 ; VM2/256, 268 et 276. — Arch. Dép. Var, 324.29, renseignement communiqué par Jacques Girault. — Provence ouvrière et paysanne, 20 avril 1929. — L’Ouvrier syndiqué, 15 novembre 1911 et 15 mai 1913.

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