DUPUIS Adrien, Georges

Par Yves Le Maner

Né le 25 novembre 1888, mort le 22 septembre 1959 ; employé de chemin de fer, puis menuisier ; militant syndicaliste, socialiste et coopérateur de la Somme ; secrétaire de l’Union départementale CGT de la Somme ; conseiller général (1919-1937).

Frère de Marguerite Dupuis-Vérecque, Adrien Dupuis adhéra au Parti socialiste SFIO et milita activement au sein du syndicat des cheminots d’Amiens (Somme) dès avant la Première Guerre mondiale. Membre de la commission exécutive de la Fédération socialiste de la Somme et de la commission administrative de l’Union départementale des syndicats au lendemain du conflit, il fut élu conseiller général du canton d’Amiens-Sud-Est en 1919. Révoqué par la Compagnie du Nord pour son rôle d’organisateur dans la grève des cheminots de 1920, il devint ouvrier menuisier et prit immédiatement la direction du syndicat du Bâtiment d’Amiens. Resté fidèle à la SFIO lors de la scission, A. Dupuis participa, le 22 janvier 1922, avec d’autres syndicalistes proches du Parti socialiste, à la création d’une nouvelle Union départementale après leur éviction de l’UD par les militants anarchistes et communistes faisant cause commune. Élu membre de la CA de cette nouvelle UD affiliée à la CGT, il en devint le secrétaire en 1925 ; il succédait à ce poste à Barbet* après un intérim assuré par Perdreau. A. Dupuis ne conserva ce poste que quelques années pour se consacrer à l’exercice de ses mandats politiques. Outre son siège de conseiller général, il fut en effet conseiller municipal d’Amiens de 1929 à 1935 ; il échoua par contre aux élections législatives de 1928 pour lesquelles il représentait le Parti socialiste SFIO dans la 2e circonscription d’Amiens : il n’obtint que 3 093 voix au premier tour (sur 21 724 électeurs inscrits) et se désista en faveur du candidat radical-socialiste. Hostile à la réunification syndicale, A. Dupuis abandonna à l’issue de cette dernière (1935) le secrétariat du syndicat du Bâtiment d’Amiens qu’il avait assuré depuis la scission. Après avoir perdu son siège de conseiller général lors des cantonales de 1937 au profit du communiste A. Dujardin, A. Dupuis cessa de militer activement sur le plan syndical et politique pour se consacrer au mouvement coopérateur. Fondateur de la coopérative ouvrière de production « L’Espérance » d’Amiens il en demeura le directeur jusqu’en 1951, date à laquelle une cécité quasi totale le contraignit à abandonner toutes ses occupations.

Ne pas confondre avec Jules, Maurice Dupuis*, autre militant syndicaliste de la Somme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article111564, notice DUPUIS Adrien, Georges par Yves Le Maner, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F7/13020, dont rapport du 28 janvier 1922 et F7/13621. — Arch. Dép. Somme, M 90367. — Le Peuple, 13 avril 1922. — Le Cri du Peuple, 24 septembre 1959. — Lachapelle, op. cit.

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