DUSSAIGNE Léopold

Par Alain Dalançon

Né le 22 avril 1879 aux Métairies (Charente), mort en déportation à Dachau le 7 février 1945 ; inspecteur primaire ; franc- maçon, résistant.

Fils de Léon Dussaigne, instituteur, et d’Elisa Boin, institutrice, Léopold Dussaigne devint instituteur comme ses parents.

Alors qu’il était à Sainte-Sévère (Charente), il épousa le 10 juillet 1900 à Confolens (Charente), Marie, Adrienne Gros. Il venait d’être ajourné du service militaire et fut exempté en 1902. Il était alors parti enseigner en Algérie où il devint inspecteur de l’enseignement primaire à Mascara, où il fut distingué officier d’académie en 1911.
Considéré bon pour le service en décembre 1914, il fut affecté au 10e bataillon de zouaves avant d’être à nouveau réformé définitif le 1er mai 1915. Il reprit un poste d’inspecteur primaire à Mostaganem où il demeura jusqu’en 1920, promu officier de l’Instruction publique en 1919.

Après la rentrée scolaire 1920, il revint en métropole et fut nommé inspecteur de l’enseignement primaire à Jonzac (Charente-Inférieure/Charente-Maritime) où il se remaria le 19 juillet 1921 avec Claire Vergé.

Il s’investit pour permettre aux enfants des classes populaires, filles comme garçons, de poursuivre des études au-delà du certificat d’études, en faisant créer en 1922 un cours complémentaire mixte et gratuit.

Franc-maçon notoire de la loge "Les Pionniers du Progrès" de Montendre (GODF), il fut victime d’une campagne dénonciatrice de la part du Boc national et fut déplacé par l’inspecteur d’académie en 1923. Soutenu par la franc maçonnerie et la LDH au début de 1924, il déposa un pourvoi en Conseil d’Etat et fut réintégré dans son poste.
Il seconda toujours le Parti socialiste dans son action au cours des années 1930. Il était président de la section de secours mutuel et de l’orphelinat de l’enseignement primaire et responsable de la LDH à Jonzac. Il prit sa retraite le 1er octobre 1939.

Sous l’Occupation, il entra dans la Résistance. Chef de l’Organisation civile et militaire de Jonzac, victime de la dénonciation des réseaux locaux OCM., Honneur et Patrie et Centurie, il fut arrêté par les Allemands en septembre 1943, puis déporté sous procédure Nacht und Nebel, depuis le 6 avril 1944 à destination de Natzweiler. Interné au secret, en septembre avec la fin de la procédure "NN" et l’évacuation du camp du Struthof, il fut transféré à Dachau (matricule 11821), où il trouva la mort le 2 février 1945 (la mention "Mort en déportation", lui fut décerné par l’arrêté du 18 juillet 2013).

À la Libération, en 1946, il fut distingué membre d’honneur du Syndicat national des inspecteurs primaires (FEN) en compagnie de Bravay, mort en captivité, et de Joseph Moreau, mort en déportation à Buchenwald. En 1947, il fut promu à titre posthume capitaine des FFI.

Le collège de Jonzac porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article111838, notice DUSSAIGNE Léopold par Alain Dalançon, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 28 juin 2022.

Par Alain Dalançon

SOURCES : JO, lois et décrets, 17 novembre 1911, 23 novembre 1919, 15 mai 1947. — La Croix, 11 décembre 1920 ; [L’Indépendant de Charente-Inférieure, 12 et 23 janvier 1924. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 2 (I.201) p. 424. - Jonzac - monument aux morts ; Montendre - Stèle commémorative 1939-1945 ; Mémorial du Grand Orient de France. — Bulletin du SNIEP (1946). — Site du collège Dussaigne. — État civil.

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