ESCARRA François, Jacques, André

Par André Balent

Né le 26 juin 1863 à Saint-Féliu d’Avall (Pyrénées-Orientales), mort le 26 octobre 1931 à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) ; négociant en vins ; militant socialiste de Rivesaltes et des Pyrénées-Orientales.

André Escarra naquit à Saint-Feliu d’Avall, commune du Riberal, dans la basse vallée de la Têt. Son père, Gabriel, âgé de vingt-sept ans était entrepreneur. Sa mère, Marguerite Calmon avait vingt-cinq ans en 1863.
Petit négociant en vins à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), André Escarra, franc-maçon, fut un des fondateurs du groupe socialiste de Rivesaltes qui devint bientôt le plus important de la Fédération. Lors de la scission de la Fédération socialiste des Pyrénées-Orientales, en mai 1898, il se rangea dans la majorité qui maintint son adhésion au POF et s’opposa par la suite au ministérialisme de la minorité scissionniste (Union socialiste des Pyrénées-Orientales, PSF). En 1903, André Escarra était secrétaire du groupe socialiste de Rivesaltes. De septembre 1898 jusqu’en 1902, il fit partie du comité de rédaction du Républicain des Pyrénées-Orientales lorsque ce journal radical-socialiste fut cédé à la Fédération socialiste par son propriétaire, le beau-frère de Justin Alavaill. En 1909, lorsque la Fédération socialiste unifiée fut agitée par une crise qui opposait l’aile gauche (Jean Manalt, Jules Soulet et la majorité de Perpignan) d’une part, et le centre (Deslinières, le groupe de Rivesaltes) et la droite (Jean Payra et la minorité de Perpignan), d’autre part, Escarra prit parti pour les seconds. Pendant le congrès extraordinaire de Rivesaltes que Deslinières avait fait convoquer pour éliminer l’aile gauche des socialistes unifiés roussillonnais (24 octobre 1909), André Escarra défendit une position intransigeante à l’égard de Jean Manalt et de ses camarades. Il fut notamment l’auteur d’une motion préconisant la dissolution de tous les groupes socialistes de Perpignan, et leur réorganisation par la commission administrative fédérale qui disposerait des pleins pouvoirs à cet effet. Ce congrès fédéral extraordinaire l’élut à la commission administrative et au poste de secrétaire fédéral où il remplaça Jean Manalt qui avait occupé cette charge depuis le 21 juillet 1895, date de la fondation de la Fédération. André Escarra resta secrétaire fédéral jusqu’au 2 mars 1910. Il fut réélu à la CAF par les congrès de Pia (27 mars 1910), de Rivesaltes (7 avril 1912). Le congrès de Saint-Paul-de-Fenouillet (11 janvier 1914) l’élut suppléant de la commission administrative fédérale. À ce congrès, il soutint les positions de Deslinières qui s’opposaient à celles défendues notamment par Jean Payra*.

André Escarra participa à deux congrès nationaux, celui de la salle Wagram en 1900 et celui de Nîmes en février 1910.

Pendant la Première Guerre mondiale, il ne semble pas avoir pris part activement à la vie politique. Siégea-t-il pendant cette période à la Commission administrative fédérale ? Nous ignorons si, à partir de la fin de 1916, il se rangea sur les positions de majorité fédérale animée notamment par François Sisqué* et, plus épisodiquement par Lucien Deslinières*, ou sur celles de la minorité pacifiste qu’impulsait Jean Payra. En 1918 et au début de 1919, il était membre de la CAF, ce qui laisse supposer qu’il soutenait les positions de la majorité formée de partisans de « l’Union sacrée » : en effet cette instance était peuplée de « majoritaires » à qui l’autre tendance reprochait de se maintenir par des « méthodes contestables ». André Escarra ne participa pas au congrès fédéral du 13 avril 1919 où les partisans des Deslinières et de Sisqué perdirent la majorité.

André Escarra épousa Claire Génis-Mons, originaire de Perpignan dont il eut deux enfants : Gabriel (Voir Gabriel Escarra*) et Espérance qui firent des études primaires dans des établissements catholiques (est-ce que le point de vue de sa femme — catholique ? — prédomina celui du père, franc-maçon ?) et secondaires dans des établissements publics, à Paris. Par la suite, André Escarra abandonna la vie militante « ainsi que toute ambition politique » comme l’indique son arrière-petit-fils, professeur d’histoire, également prénommé André.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112177, notice ESCARRA François, Jacques, André par André Balent, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 30 décembre 2014.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Pyrénées-Orientales, 3 E 3363, registre de l’état civil de Saint-Feliu d’Avall, 1861-1870, acte de naissance d’André Escarra. — Le Républicain des Pyrénées-Orientales (de 1898 à 1902). — Le Socialiste des Pyrénées-Orientales, hebdomadaire de la Fédération socialiste des Pyrénées-Orientales (de 1902 à 1914). — Le Cri Catalan, hebdomadaire (officieux) de la Fédération socialiste des Pyrénées-Orientales, 19 avril 1919. — Compère-Morel* Encyclopédie socialiste. — Les Fédérations socialistes, 1, Paris 1913, p. 488-506. — Interview de M. Émile Dardenne*, de Rivesaltes, et de M. Fernand Gély*, originaire de Rivesaltes. — Lettre de M. André Escarra, originaire d’Elne, professeur d’histoire-géographie au lycée de Font-Romeu, arrière petit-fils d’André Escarra (3 janvier 1984).

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